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Pouvoir d'achat & coût de la vie (3)
   Sommaire :                 
1) les valeurs actuelles des monnaie anciennes : exemples d'approximations
2)
les valeurs des monnaies indexées sur le "coût de la vie"
3) 
les valeurs des monnaies indexées sur leur poids en métal
4) 
les valeurs des monnaies indexées sur le prix du métal
5) les valeurs des monnaies de collection
6) monnaie et inflation

                            les valeurs* des monnaies** indexées sur leur poids en métal
** Livre tournois - Écu - Louis - Liard - Franc - Euro.
*Valeur : cours de la monnaie à une période donnée.
 
   C'est la numération duodécimale qui s'appliquait à la monnaie de compte (la douzaine est, en effet, divisible par 2, 3, 4 et 6, alors que la dizaine ne peut être divisée exactement que par 2 et par 5), laquelle, depuis l'époque médiévale, était composée de pièces d'or, de pièces d'argent et de pièces de billon (monnaie divisionnaire, utilisée pour toutes les menues opérations de la vie quotidienne, composée, en principe, d’un alliage de moitié d’argent et de moitié d’étain ou de cuivre). 
   A cette époque, la monnaie était caractérisée par sa teneur en métal alors que, de nos jours, elle est fiduciaire.
   Le poids des pièces de monnaie, en France, était défini par rapport au marc (unité de poids utilisée pour les monnaies royales, le marc de Paris, équivalait à 244,753 g). On disait qu’il y aurait tant de pièces taillées dans un "marc pesant".
   Au Moyen Âge, le système monétaire allemand avait lui aussi pour unité de compte la livre d'argent : on utilisait, pour frapper des pièces, une livre d'argent, le  "Mark", qui se divisait, soit en 20 "Schillinge", soit en 240 "Pfennige".

Unités de masse

Livres

Marcs

Onces Gros Deniers Grains grammes
1 2 16 128 384 9216 489,506 
x 1 8 64 192 4608 244,753 
x x x 8 24 576 30,594 
x x x 1 3 72 3,824
x x x x 1 24 1,275 
x x x x x 1 0,053

  Le titre du métal monétaire, pour l’or, ou "aloi", était évalué en carats : l’or pur était à 24 carats.
  Le titre du métal monétaire, pour l'argent, était évalué en "denier de loi argent le roi "*(unité de titre des monnaies d'argent).
  L'argent fin (1000‰ ) avait 12 deniers de loi qui, en réalité, ne représentaient souvent que 11 deniers d'argent fin, soit 958‰.
  Le rapport de valeur entre les deux métaux précieux, variable selon le temps et le lieu, ne dépassait pas le rapport tradition- nel de l’Antiquité, de 1 à 12.
Le pied de monnaie, utilisé couramment en France à partir du début du XIVe siècle, permet de connaître et de comparer la valeur réelle d'une émission monétaire d'argent par rapport à d'autres émissions, à partir d'un calcul combinant les conditions d'émission (poids, cours, titre). Il se calcule au moyen de la formule suivante : (taille au marc x cours) : (titre x 5).
La norme de 240 pièces d'un denier pour 1 lingot de 403 gr (1 livre) avait établie par Charlemagne.
La norme de référence, établie par Saint Louis, fut le pied du gros tournois**, considéré comme la bonne monnaie idéale : il était taillé à 60 pièces au marc, pour un cours unitaire de 12 deniers tournois et un titre de 12 deniers de loi argent le roi.
Ainsi, pour le gros tournois de Saint Louis, le pied de monnaie était : (60 x 12) : (12 x 5) = 12. On parlait alors de "pied 12e". C'était le pied de monnaie de référence en France à la fin du Moyen Âge.
 NB : Le rapport entre l'or et l'argent a varié au cours des siècles (1 à 10/13) ; dans les pièces de monnaie, le taux d'argent était inégal ; dans le "billon" *** il pouvait être < à 50% (ex : 90 % de cuivre et 10 % d'argent)
  *  l'expression "de bon aloi" ( titre d'alliage voulu par la loi ) a pris le sens de "bonne qualité intrinsèque" que nous lui connaissons encore aujourd'hui.
**  monnaies tournois : monnaies frappées par l'abbaye de St Martin de Tours.
*** billon : c'est le nom qu'on donnait à l'or ou à l'argent, lorsque l'alliage était au-dessous du carat prescrit par les ordonnances. Aujourd'hui, le terme désigne toute espèce de monnaie décriée et défectueuse.
  Le cours, fixé officiellement par l'autorité émettrice, est exprimé en livre.
 NB :  La livre était :
a) une unité de masse pesant 2 marcs ou 16 onces ou 128 gros, soit 489,50g.
b) c'
était aussi une monnaie d'échange valant 20 sols.
   Le denier était :
a) une unité de masse, valant 24 grains (
1,275g).
b) c'
était aussi une monnaie d'échange en argent qui valait 1/12 de sol/[sou] [en usage depuis le milieu du VIII siècle jusqu'au XIIIe].
c) c'
était, enfin, une mesure du titre de l'argent.

                                                                         La Livre tournois

  C'est l’unité de compte de l'Ancien régime ; considérée comme la mesure idéale, elle se subdivise en sols et en deniers :
                                       1 livre tournois = 20 sols tournois = 240 deniers.  [1 sol = 12 deniers]
  L’usage du compte par livres, sols et deniers dans ces proportions, est apparu sous les rois carolingiens :
  Pépin le bref en 755, ordonne qu’il ne soit pas frappé plus de 22 sols dans une livre [article 27 "De moneta" du Capitula Synodi Vernensis]. Et Charlemagne, son fils et successeur, fait mentionner, en 779 [Decretale Precum Quoundam Episcopo- rum] que "...ceux qui ont un fief de 200 vassaux paient une demi-livre, et ceux qui ont 100 vassaux paient 5 sols..."
                                           5 sols équivalant à 1/4 livre, la livre était déjà égale à 20 sols.
  Sous Philippe Ier (qui régna de 1059 à 1108), les sols d’argent formant 1 livre de compte, pesaient bien 1 livre de poids; mais la  livre, elle, n'était plus composée que de 8 onces d’argent allié à 4 onces de cuivre, au lieu de contenir 12 onces d’argent fin, poids de la livre antérieurement.
  En 1262, Saint Louis étendit le cours légal de la livre tournois* au royaume : 1 lt = 8,271 g d’or fin.
 [ Deux monnaies avaient cours alors : une monnaie frappée à Paris, la monnaie Parisis, dont Philippe Auguste étendit la frappe au Nord de la France et, en usage dans l'Ouest, la monnaie Tournois, frappée à Tours).
Il créa aussi une monnaie pesant 4,52 g d'argent presque pur, et valant 12 deniers tournois, soit 1 sou : le gros tournois.
  En 1549, la livre tournois est décrétée unité de compte pour la tenue des comptabilités. 
  En 1640, sous Louis XIII, 1 livre équivaut à 0,619 g d'or pur.
  1709 : Louis XIV revient à la livre tournois ( 1 livre = 0,38 gr d’or fin) [dimension : +/- 25 mm, poids : 6,75 g]
  1720 : Louis XV ( 1 livre tournois = 0,31 g d’or fin) [ module : +/- 24 mm; poids : 8,16 g ]
  1785 : Louis XVI ( 1 livre tournois = 0,29 g d’or fin = 4,45 g d’argent pur) 
                            
          L' Écu            

1266 : St-Louis remplace le denier par l’écu = 4,13 g d’or fin.
1385 : Charles V crée un écu couronné  = 4,08 g d’or fin = 22 sous et 6 deniers.
1419 : Charles VI crée l’écu heaumé = 5,59 g d’or fin = 30 sous. 

1475 : Louis XI ordonne la taille de l’écu d’or, dit écu soleil, à 70 au marc et à 23 carats 1/8, soit 3,49 g dont 3,36 d’or pur.         ( 1 écu =  28 sous 4 deniers)

1519 : François 1er en porte la taille à 71 ½ au marc, à 22 carats ¾, soit 3,42 grammes, dont 3,24 d’or pur. 

1561 Charles IX porte la taille  de l’écu d’or soleil à 72 ½ au marc, mais à 23 carats, soit 3,37 grammes, dont 3,23 d’or pur.

  De 1561 à 1640, l’écu d’or soleil correspondit , à peu de chose près, aux pièces d'or émises par le roi d’Espagne et le roi d’Angleterre à la même époque. Dans l’Europe du XVIe siècle, existait un étalon monétaire relativement uniforme : la pièce d’or de 3,2 / 3,5 g environ, généralement d’un aloi élevé (958 millièmes de fin).

1577 : l’écu = 3,2 g d’or fin = 60 sous.
1602 : Henri IV rétablit le système livre-sous et deniers-tournois (un écu = 3,2 g d’or fin = 65 sous).
1615 : Louis XIII porte l’écu à 75 sous.


 Le système Écu - Louis - Liard
                                                             
 En 1640, Louis XIII réforme le système monétaire et privilégie 3 types de pièces : 
              1) le louis d’or ou écu d'or ( qui remplaçe le franc à cheval ) dont le cours est égal à 0,67 g d'or pur
6,25 gr d'or fin. [ fixé à 1/36,25 marc d'or avec un  aloi  de 22/24 carats*, pour une valeur de 10 livres tournois** ] 
    *  proportion d'or contenu dans 1 pièce (24 carats = 1000 millièmes) 
   ** 1 livre tournoi (dimensions : 24 mm (+/-) / poids : 8,16 g) = (1/36,25 marc d'or x 22/24 carats) x (245/10) = 0,619 g d'or.
                    • le double louis d'or
                    • le demi-louis d’or                                    
              2) l’écu ou louis d’argent ou écu blanc de 60 sols 
[ fixé à 916 millièmes de fin au poids de 27,2 g, pour une valeur de 3 livres ( 3 deniers tournois ) ]
                    • le demi-écu (30 sols)
                    • le quart d’écu (15 sols)
                    • le sixième d'écu (10 sols)
                    • le douzième d'écu (5 sols)   
                    Toutes pièces d'argent à 916 millièmes de fin                                                  
             3) le liard, monnaie de cuivre, créé à partir de 1656, valant 3 deniers ou 1/4 de sou (démonétisé en 1856).
                                 [diamètre : 22 mm / poids théorique : 3,058 grammes / poids courant : 2,80 à 2,90 grammes]           
Variations du poids du Louis entre 1640 et 1785
DATE APPELLATION TAILLE AU MARC POIDS (en g)
1640   36 ¼ 6,75
1709 louis au soleil 30 8,16
1716 louis de Noailles 40 6,12
1718 louis de Malte 25 9,79
1723 louis mirliton 37 ½ 6,53
1726 louis aux lunettes 30 8,16
1785 louis aux écus 32 7,65

 NB  Ce système monétaire durera jusqu’à la révolution de 1789. 

         Le terme « écu » désignera communément, jusqu'en 1878, la pièce de 5 francs en argent.   

 

Le Franc

   En 1360, Jean le Bon promulgue trois ordonnances qui établissent un rapport fixe entre les métaux.
  Les pièces d'or et d'argent du royaume sont évaluées afin "de les ordonner et bien équipoller l'un à l'autre". Pour la première fois, la différence entre le prix du métal et la valeur de la monnaie ne couvre que les frais de fabrication. Le roi abandonne son droit de seigneuriage* : il renonce à tirer profit du monnayage pour garantir la valeur de sa monnaie.
  Les monnaies en circulation sont fondues ; six nouvelles pièces sont frappées : le grand franc d'or ( peu frappé et dont aucune pièce n'est conservée ), le franc d'or [ frappé à trois millions d'exemplaires, il servira à payer la rançon du roi Jean II le Bon ], le gros d'argent, le blanc d'argent à fleur de lis, le denier tournois et le denier parisis (la dualité tournois/parisis est gardée).
  Sous sa régence, puis son règne, Charles V " le Sage " (1364-1380), établit une correspondance entre monnaie de compte et monnaie réelle : 1 franc à cheval (pièce d'or à 24 carats* pesant 3,877 grammes)= 1 livre tournois = 20 sous ;
                        1 blanc d'argent = 10 deniers 
                        1 tournois = 1 denier.
                        [Le franc disparaît sous Charles VI (1380-1422), remplacé par l'écu d'or à la couronne]
   En 1423, Charles VII (1422-1461), une fois son royaume reconquis par Jeanne d'Arc, fait frapper un nouveau "franc à cheval" pour restaurer son autorité politique et monétaire.  
                        [Cédant, une fois encore, la place à l'écu d'or, il disparaît pendant 150 ans.]
   En 1575 Henri III (1574-1589) crée un franc d'argent, appelé "franc blanc", belle pièce, lourde de 14 grammes d'une valeur de 1/3 d'Écu ; mais, trop souvent rognée, une déclaration royale en interdit la frappe dès 1586.
                        [ L'écu d'or au soleil, valant trois livres, devient alors la principale unité monétaire du royaume.]
   Sous Henri IV (1589-1610), ne subsistent du franc que ses divisions : les demis et quarts de franc, irrégulièrement frappés (les derniers le seront en 1641) et peu utilisés.
    Il ne sera plus émis de pièces libellées en "franc" jusqu'en 1795. 
   18 germinal An III ( 7 avril 1795 ) : le Franc remplace la Livre ( 1 franc = 1 Livre 3 Deniers = 4,5 g d’argent pur
    La loi du 17 germinal an XI (7 avril 1803) institue le bimétallisme.
   Les pièces véhiculant le franc Germinal, 5 francs (« écu »), demi franc et quart de franc, sont frappées en argent.
   Mais on frappe aussi des pièces de 20 et 40 francs en or, d'où l'appellation de « franc-or ».
 

1803 (17 germinal an XI) : Module : 23 mm ; poids = 5 grammes (poids théorique avec tolérance 4,975g./5,025 g.)

                                   Titre : argent 900‰, cuivre 100‰ (titre théorique avec tolérance 897‰-903‰      
                                   1 franc d’argent = 4,5 g d’argent pur = 290, 3225 milligrammes d’or avec un ratio or/argent : 1/15,5 4,5 g d’argent pur  

 Le franc français
, bien qu’une pièce portant le nom de « franc » ou « franc à cheval » ait existé en décembre 1360, fut l’unité monétaire unique de la France entre le 7 avril 1795 et le 31 décembre 1998 ( et l’unité monétaire commune en Andorre et à Monaco). 
 Très stable jusqu'en 1914, il prit fin le 25 juin 1928, avec l'avènement du « franc Poincaré » qui valait 1/5edu «franc germinal». 

 De 1879 à 1928, le franc-or de 0,3225 g constitua l'unité monétaire nationale. 

   En juin 1958, en parallèle à une nouvelle dévaluation de 17,5%, (la septième depuis la Libération), le Général de Gaulle décida de créer un « franc lourd » : le « nouveau franc » qui vaudrait 100 « anciens francs ».
 [Ainsi, un produit valant 519 (anciens) Francs coûtera-t-il désormais 5,19 (nouveaux) Francs, ou 5 Francs et 19 centimes.       
   Mis en circulation le 1er janvier 1960, il est simplement appelé « franc » en 1963.
   Le traité de Maastricht, ratifié en 1992, prévoyait une monnaie unique gérée par la Banque centrale européenne : le 1er janvier 1999 le franc est devenu une division nationale de l'euro [au taux de conversion de 6,55957 F pour 1euro]  et, le 1er janvier 2002, pour les pièces et les billets. Il n'a plus cours légal depuis le 17 février 2002.

                Sur le site "Citadelle" : La dénomination des monnaiesIntroduction à la numismatique ancienne
                Sur le site "sacra-moneta" : les monnaies françaises
                Sur le site 
"Histoire" par Fabrice Mrugala : Histoire de la monnaie / Histoire de la fabrication de la monnaie /                                                                                                                Histoire du franc.                                

           Le coût de la vie (nomenclature)
 1) les valeurs actuelles des monnaie anciennes : exemples d'approximations
 2) les valeurs des monnaies indexées sur le "coût de la vie"
 3) les valeurs des monnaies indexées sur leur poids en métal
 4) les valeurs des monnaies indexées sur le prix du métal
 5) les valeurs des monnaies de collection
 6) monnaie et inflation

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