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                                                                                   LES OLEAGINEUX

    So m m a i r e :
 LE PAVOT NOIR (ou pavot bleu) : L'OEILLETTE
 
L'HUILE D'OEILLETTE
 LES AUTRES HUILES
 LES MOULINS A HUILE ENCORE EN ACTIVITE EN FRANCE 
    Liens Annexes :
 
 LES PAVOTS (1) : LA FAMILLE DES PAPAVERACEAE
 LES PAVOTS (2) : LES ESPECES DE PAPAVERACEES DU GENRE PAPAVER : les pavots des jardins et les pavots "sauvages"
 
LES PAVOTS (3) : QUELQUES PAPAVERACEES DE GENRES AUTRES QUE PAPAVER
    
 




     Pavot noir (ou pavot bleu)                   ou "oeillette"
         [Papaver somniferum, variété nigrum]




                 crédit photo : VéGéTox
        
   
Le pavot noir (ou pavot bleu) ou"oeillette"
 Cet oléagineux a presque disparu du paysage de nos campagnes, depuis que de nombreuses variétés d'huiles garnissent les rayons des magasins d'alimentation.
 On utilisait, au siècle dernier, et ce, jusqu'en 1945, au nord de la Seine, dans tout le bassin minier et en Belgique
, l'huile d'oeillette comme huile de table de consommation courante.
  Or, on ne la trouve plus, aujourd'hui, que dans les maisons d'alimentation diététique, grâce à la faculté qu'elle aurait de dissoudre les lithiases. 
.
  Le déclin de l'oeillette a commencé, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, dès que l’auto-approvisionnement en huile de la population ne s’est plus avéré nécessaire. Il est lié, principalement :
- d'une part, 
à la concurrence du colza, qui obtient des rendements plus élevés en surface, et qui peut être récolté mécaniquement.
- et
, d'aute part, à la restriction légale de la culture de cette variété de papavéracée : si la graine ne contient aucun alcaloïde toxique, en revanche, comme tout  pavot, son latex renferme l'opium.
 Aujourd'hui donc,
les agriculteurs qui en assurent la production la cultivent dans un cadre strict et sévèrement contrôlé :
- à titre comestible, pour les graines (destinées à
la boulangerie et à la patisserie) et pour l'huile, par contrats passés avec des semenciers céréaliers
-
à titre curatif, pour l'opium et ses dérivés, par contrats passés avec des laboratoires pharmaceutiques.
  Culture
 
 «Bien qu'il existât plusieurs variétés de cette plante, on cultivait principalement le pavot-oeillette ordinaire, dit "ouvert". Les semis s'effectuaient avec un semoir à betteraves, ce qui obligeait, en raison de la finesse de la semence, à la mélanger avec du sable. Après la  levée, une fois les plantes déjà bien développées, un éclaircissage à 10 ou 12 cm devenait nécessaire : il suffisait, ensuite, de maintenir le terrain en bon état de propreté par des sarclages, jusqu'à la montaison des tiges.  
  Alors les grandes fleurs violacées au parfum opiacé pouvaient s'épanouir...
  Les capsules leur faisaient suite, qui mûrissaient généralement après la moisson. Il suffisait d'en agiter une pour l'entendre sonner, et de la pencher sur la paume de sa main pour voir apparaître les graines grises bien sèches. 
  C'était le signal de la récolte.
  Elle s'effectuait manuellement : on cassait les capsules, tout en les recueillant dans un tablier, pour éviter la perte des fruits qui sortaient librement par les ouvertures;  ensuite on  les  déposait dans des sacs à trame serrée.
  L'opération suivante consistait à broyer les pavots à l'aide d'un coupe-racine et à les nettoyer en les ventilant par un passage dans un tarare.»
        d'après Eugène HUGER & Raymond PLEAU monographie sur FONTAINE-FOURCHES
 Le pavot, une plante oléagineuse alternative. Frick C., Hebeisen Th.  Recherche Agronomique Suisse 12(1), 4-9, 2005
Le Pavot (Papaver somniferum) fait partie des plantes cultivées depuis les temps anciens. Ses graines fournissent une huile très riche en acides gras polyinsaturés. Des essais sur plusieurs années en Suisse ont montré, que la culture du pavot nécessite quelques précautions. Dans les essais, les rendements ont varié entre 2 et 17 dt/ha, suivant la variété et le terroir. Dans de bonnes conditions, un rendement de quelque 10 dt/ha devrait être réalisable. Des variétés bien adaptées aux conditions suisses ont été identifiées lors des essais. Une teneur en huile de 30 à 40 % par pressage à froid, montre que le pavot fait partie des plantes très oléagineuses. Avec 70 à 75 % d'acide linoléique, cette huile est comparable à l'huile de tournesol ou de carthame. Pour une culture en grandes parcelles, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour les questions de fumure et de désherbage. L'huile de pavot pourrait être un produit de niche intéressant
.
                                                               Télécharger l'article
(seulement en allemand) (PDF, 573 kb).

     Recherche Agronomique Suisse. 5, (7-8), 2014, 280-285. 
  Résumé: Le pavot (Papaver somniferum L.)est une culture traditionnelle en Suisse.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il était encore cultivé sur près de 1300 ha pour l’auto-approvisionnement du pays en huile comestible. Aujourd’hui, la culture du pavot en Suisse ne représente plus que quelques hectares. Avec la politique agricole 2014–2017, la culture du pavot est désormais encouragée par la contribution pour les oléagineux (700 CHF/ha).
   Agroscope a comparé les variétés d’hiver à faible teneur en morphine Zeno, Zeno Morphex, Zeno 2002 et Josef.
Les effets de la densité de semis et de différentes techniques ont été testés sur le rendement de la variété Zeno 2002. L’étude montre que le pavot d’hiver peut également être cultivé en Suisse.
  Dans de bonnes conditions, il peut fournir des rendements intéressants d’environ 15 dt/ha. Pour la réussite de la culture, il est essentiel que les conditions les plus favorables soient réunies pour une levée au champ rapide et régulière. Selon les conditions pédoclimatiques, la richesse en éléments nutritifs et la pression des adventices, les techniques culturales et la densité de semis optimales ne sont pas les mêmes. Il est impérativement recommandé de rouler le sol avant le semis.
  Le pavot sortira-t-il de son long sommeil grâce au soutien de la politique agricole 2014–2017? L’avenir le dira.
  Essais variétaux et culturaux sur le pavot d’hiver.  Hiltbrunner J., Herzog C., Luginbühl C., Hebei T.
                                                            Téléchargement de l'article en français (341 kB)

L'huile d'oeillette* 
- Production

  Par première pression à froid (ou par faible chauffage), après un broyage préalable de graines d'oeillettes très fraîches, on peut extraire plus de 30% d'une huile comestible, dite "petite huile d’olive" car la plante est appellée aussi oliette** (ou olivète).
  NB : 1000 graines de pavot (chacune mesurant environ 1 mm de diamètre) pèsent environ 0,5 g . 
   * Dictionnaire de l'Académie française, 8ème édition (1932-5) OEILLETTE n. f. Variété de pavot, cultivée pour ses graines et dont on extrait une huile comestible. Huile d'oeillette. On l'appelle aussi Olivète.
  ** Littré : oliette, nom donné à toutes les plantes herbacées que l'on cultive pour leurs graines oléagineuses, telles que la navette, la cameline, et surtout le pavot.
      TLF :  «variété de pavot» olïette Dérivé de l'ancien français olie, v. huile ; suff. -ette (-et*) ; devenu oeillette sous l'influence de oeil* et de oeillet*


 
 - Propriétés médicinales
 
  C'est une huile jaune clair, au goût de noisette, dont les propriétés sont comparables à celles de l'huile de tournesol ou de carthame.
  Elle est recommandée pour lutter contre les maladies cardio-vasculaires : ayant la propriété de dissoudre les boues cholestéroliques, elle contribue à l'assouplissement des artères.
  Elle peut se prévaloir aussi d'être un facteur précieux d' immunisation contre le cancer.

  - Propriétés nutritionnelles
 

 C'est une huile biologique recommandée pour lutter contre le vieillissement cellulaire : elle apporte, dans des proportions équilibrées, les deux acides gras essentiels (agissant par les deux chaînes métaboliques Oméga-3 et Oméga-6) que notre organisme ne peut pas fabriquer.
  Une cuillère à soupe de cette huile aide à couvrir simultanément, " au quotidien", 15% des apports nutritionnels en Omega-3 conseillés pas les nutritionnistes et 3,6% des apports journaliers recommandés en vitamine E pour protéger les membranes cellulaires de l'oxydation. Ne pas chauffer. [cf Vajra alimentation bio]
Valeur énergétique 9Kcal/g soit 37 KJ/g
Valeurnutritionnelle
Protéines     
Glucides  
Lipides

- dont acides gras saturés
                                   - dont acides gras mono-insaturés (oméga 9)
            - dont acides gras poly-insaturés

pour 100 g
         0
         0
    100   g

     11.4 g
     16.4 g                                                  
     72,1 g   dont oméga 3  =   0,7 g                       
                   dont oméga 6  =
71,4 g

  - Propriétés
cosmétiques

 
De consistance assez visqueuse, semblable à celle de l'amande douce, sa pénétration n'est pas très rapide et elle laisse un film après application.
 Elle ne s'oxyde pas trop rapidement dans de bonnes conditions de conservation (durée de "vie" donnée sur certains sites : 6 à 12 mois) C'est une huile très émolliente [... ] et très pénétrante [...] Elle convient particulièrement à la confection de baumes, de produits capillaires (« hair conditioner ») et de savons.  cf labelblue cosmetiques
Acide palmitique 10,00%
Acide stéarique 2,00%
Acide oléique 11,00%
Acide linoléique 72,00%
Acide linolénique 5,00%
  Source : Gunstone, F. D. Ed. Chapman and Hall, London, New York - The Lipid Handbook.1986, citée par  labelblue cosmetiques
 
Composition en phytostérols : 

 (mg/100g) : Sitostanol 1.30 - Campesterol 29.00 - Campestanol 2.60 - Stigmasterol 6.80 Δ5 - Avenasterol 17.70 - beta-sitosterol 109.3 - Autres sterols 19,6 
- Total : 185     
 Sources :
Phytosterol Composition of Nuts and Seeds Commonly Consumed in the United States - J. Agric. Food Chem. - Volume 53 - 2005 
Phillips, K. M.  - Ruggio, D. M.  - Ashraf-Khorassani, M.  - citée par  
labelblue cosmetique
 CODINA huile de pavot et autres huil
es  et  ooshina

  - Applications industrielles :

1) Par seconde pression, on obtient une huile blanche, à siccativité lente, qui, dans la peinture à l'huile, sert à délayer les couleurs claires dont elle augmente la brillance ; on peut en renforcer la luminosité en l'exposant au soleil dans des vases plats et ouverts remplis d'eau salée et d'huile par parties égales. 
 Elle a été longtemps utilisée, et l'est encore aujourd'hui, pour le broyage des couleurs en tube ;  elle sèche beaucoup plus lentement que l'huile de lin tout en restant transparente, elle séduit les peintres qui souhaitent pouvoir travailler le plus longtemps possible avec un matériau frais. En outre, elle est soluble, en toute proportion, dans l'éther et l'essence de térébenthine.
 Les peintres flamands s'en sont servis abondamment. cf site <dotapea.com>    
 2) C'était aussi une huile qu'on utilisait, dans les lampes, pour s'éclairer.

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    Les moulins à huile encore en activité en France 


 
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