Bienvenue à FONTAINE-FOURCHES   

FONTAINE-FOURCHES, commune d'Ile de France, en limite des départements de la Seine & Marne, de l'Aube et de l'Yonne.
Fontaine-Fourches est la commune francilienne la plus éloignée du centre de Paris. [Wikipedia]


Les moulins sur l'ORVIN (Arva fluvius)

L'Orvin prend sa source à Saint-Lupien (Aube) et se jette dans la Seine à Villiers-sur-Seine (Seine et Marne). cf Wikipedia
[lien sur la page consacrée à l'Orvin]
S o m m a i r e :
 - Le moulin de Bémont
 - Le moulin de Tasuble  (communément appelé  
moulin de la Folie)
 - Le moulin de la Jalousie

 - Le moulin de Tamnoy
 

        
- Le moulin de Bémont

  Il a été et est encore, parfois, à tort, considéré comme situé sur le territoire de Fontaine-Fourches.
Il existait déjà au XIIIème siècle et est, en réalité, situé sur le territoire de Traînel. [Treghniel- Treniel]
Extrait (p; 23) de « Aux confins de la Bassée, FONTAINE-FOURCHES, sa vie..., son passé...» de Eugène HUGE & Raymond PLEAU :       
 [ "Dans son histoire de Trainel, l'abbé Defer nous donne de précieux renseignements sur celui-ci : «Le moulin de Besmont, à deux kilomètres environ de Trainel, existait déjà au XIIIème siècle, si c'est lui que désigne une charte de 1221, sous le nom - le moulin aus vens - moulins à Trainel - "Cartulaire du Paraclet", cela signifie vraisemblablement le moulin au dessous des moulins de Trainel. Au commencement du XVIème siècle, il fut affermé moyennant un cens en deniers et volailles et une rente en grains à titre d'emphytéose perpétuelle.

1995 - Moulin de Besmont

  Quand fut construit à l'intérieur du pays le moulin banal, il fallut régler les attribut de chacun. Le meunier de Besmont avait droit de quête dans les faubourgs et la Borde mais il ne pouvait prendre aucun grain de la ville, sous peine de confiscation de farine et de bestiaux, suivant une transaction de l'année 1604, par devant Me Girault, notaire : "Aujourd'hui (1884), le moulin de Besmont n 'a que deux paires de meules tandis que l'autre en a quatre paires.»
  Par ce texte, nous apprenons que le meunier ne pouvait trouver de grain à moudre qu'en dehors de la ville de Trainel ; ce qui nous fait supposer qu'il devait travailler pour les habitants de Fontaine-Fourches. D'après l'état des revenus de la seigneurie de Trainel, dressé en 1780 à la mort de M. Terray de Rosières, le meunier de Besmont devait au seigneur et par an : 1 livre en argent, 36 bichets * de froment, 36 bichets de seigle et 4 chapons."
]
  * - Le bichet, mesure de Trainel, valait 16 pintes, ce qui pourrait équivaloir à 15 litres environ

- LE MOULIN DE TASUBLE
(
appelé communément MOULIN DE LA FOLIE /cf note à la fin du paragraphe)

 Situé sur la rive gauche de l’Orvin, l'édifice actuel, construit au XVIIIème siècle, a fourni la région en farine jusqu’en 1962.
 Extrait ( p. 24) de « Aux confins de la Bassée, FONTAINE-FOURCHES, sa vie..., son passé...» de Eugène HUGE & Raymond PLEAU :
[« Le moulin à eau de Tazuble ou de La Folie est situé sur la rive gauche de la rivière de l'Orvin : il est composé de bâtiments nécessaires à son exploitation et au logement du meunier et de différents autres bâtiments, cour et plusieurs parties de terrain vague...»  C'est en ces termes que le géomètre Hubert Jules Hadot, de Bray sur Seine requis par le marquis de Cherisey, propriétaire, pour en faire l'arpentage, décrivait, en novembre 1835, l'emplacement du moulin.
  Dans son dictionnaire historique de la Champagne méridionale, Alphonse Roserot, signale qu'en 1398, dans l'aveu fait au suzerain, il est noté l'emplacement du moulin de Tazuble. Par l'état des revenus de la seigneurie de Trainel [...], en 1780, le moulin de Tazuble rapportait au dit seigneur 8 sous 6 deniers d'argent et 48 bichets moins 1 pinte de froment et 48 bichets  moins 1 pinte de seigle.
 En 1835, Didier Billy est locataire du marquis de Cherisey.
 En 1879, le moulin appartient aux héritiers du Comte de Montessus.
 En 1898, le meunier est M. Légret, les propriétaires sont M. Favin et ses deux soeurs.
 En 1923, M. Alexandre Charles Albert Delahaye, meunier, en fait l'acquisition.
 Le moulin fut exploité par M. Pierre Delahaye , son fils, jusqu'à son décès en déportation (Journal officiel de 1988 : pages  03200-03202).    
 Puis l'exploitation fut poursuivie par Mme Grégoire ; le moulin cessa de fonctionner en 1962 pour ne plus servir que d'habitation
 à sa propriétaire.
 Il fut racheté par M. et Mme Balas en 1992.]
 M. Pierre Balasartiste plasticien, y installe son atelier et, en 2009, les nouveaux propriétaires l'occupent à titre de résidence principale, restaurant l'environnement et réaménageant le site : en aval du moulin, un nouveau pont sur l'Orvin a été édifié; inauguré le samedi 18 septembre 2010, il porte le nom de "Pierre Delahaye"(³).
                                        [ accès à la page relative à la cérémonie inaugurale dudit pont]
 
* 1- Abbé Defer : Histoire de Trainel, page 149 (Defer orthographie Tasuble)
 * 2- Le bichet, mesure de Trainel valait 16 pintes, ce qui pourrait équivaloir à 15 litres environ
 * 3- Pierre Delahaye : Responsable d'un réseau de résistants, arrêté en septembre 1943, et signé au convoi de déportation du
27 avril 1944 au départ de Compiègne.
 Interné et tatoué à Auschwitz(matricule 185408), il a trouvé la mort au camp de Flossenbürg.
 Son action dans la résistance lui a valu d'être élevé au grade de lieutenant.
 NB 1) accès à une monographie plus détailléeUn héros de la Résistance : Pierre Delahaye
      2) Le parcours du convoi exceptionnel des déportés tatoués du 27 avril 1944 fait l'objet d'une exposition itinérante : 2 articles de journaux en font état :
 L' Est-Eclair et Libération Champagne.
   
Le moulin de Tasuble (la Folie) en 1909        
Note : LE MOULIN DE TASUBLE (1) appelé communément MOULIN DE LA FOLIE (2)
1- Le toponyme
« Tasuble » peut être :
a) soit issu du latin TABULA qui désigne une “planche”. Or, le moulin a été aussi connu comme "moulin de la Table".
 Le mot TABLE (v.1050), selon le dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey, est spécialement employé pour désigner une planche à écrire (en concurrence avec tabellae, plus usuel, “tablettes à écrire”), un tableau d’affichage des lois, des listes d’électeurs ou des proclamations publiques et une table de jeu.
 Il désigne aussi, par analogie de forme, un carré de vigne ou de terre.
b) soit une altération* (par aphérèse et syncope) du latin stabulum : lieu ( bon ou mauvais) où séjournent humains ou animaux [gîte, demeure, auberge / étable, écurie, bergerie, poulailler] et aussi lieu de débauche.
*les altérations phonétiques d'un mot, par adjonction, suppression ou déplacement de phonèmes ou de lettres sont des métaplasmes.

2- Le toponyme « la Folie », s’applique souvent à un étang ou à un moulin.
  On y voit souvent un mot dérivé de « fol » = fou analogue aux nombreuses « folletières » ou « folatières », qui désignaient des lieux hantés par les esprits « follets » (cf : les « feux follets »); c'est une explication plausible.
  On peut y voir, avec plus de vraisemblance, le terme qui désignait une petite maison de plaisance et de rendez-vous, sise dans le feuillage [du latin
folia, la feuille], où l'on se réunissait pour se divertir librement. (Dictionnaire de L'Académie française page
1:554).
  Il est cependant préférable de rapprocher ce mot du verbe « fouler » [v. tr. XIe siècle, foler, issu du latin populaire *fullare], qui signifie fouler, écraser, presser (subst. foleïs : presse). En effet, le droit de « folage » était, au Moyen Age, le droit de mouture dû au seigneur du moulin, et le moulin de la Folie était, précisément, un bâtiment seigneurial.
 [Folage, foulage : n. m. XIIIe siècle, au sens de « droit féodal sur la mouture ». Dérivé de fouler. Action ... de fouler ; résultat de cette action.
Le foulage du raisin, de la vendange. Le foulage du blé sur l'aire. Le foulage des draps, des peaux...Catégorie : Dictionnaire de l'Académie]


- MOULIN NEUF (dit "Le moulin de la Jalousie")
 
 Situé en aval du moulin de la Folie,
le moulin dit de la Jalousie, sans doute "Moulin Neuf", a disparu dans des conditions obscures.
Extrait ( p. 25) de « Aux confins de la Bassée, FONTAINE-FOURCHES, sa vie..., son passé...» de Eugène HUGE & Raymond PLEAU :  
[ En 1835, dans l'opération d'arpentage commandée par le marquis de Chérisey, il est considéré qu'il reste : "... les ruines de ce moulin qui a été incendié, une grange, une écurie et une cour...".
 En 1898, Théophile Lhuillier, dans une étude sur Fontaine-Fourches, écrit qu'au XIVème siècle, à l'occasion du passage de bandes de pillards membres des grandes compagnies* qui ravageaient les campagnes, une partie des maisons de Fontaine et son moulin furent détruits. S'agissait-il de l'établissement précité ?
  *voir le paragraphe : La seigneurie de FONTAINE et le marquisat de TRAINEL• La famille Jouvenel des Ursins
 La carte des Cassini, dont les levés ont été effectués entre 1756 et 1789, mentionne la présence d'un moulin nommé Moulin Neuf, à l'empla­cement où l'on continue de situer celui, dit aujourd'hui, de "la Jalousie".
 Le registre paroissial, en date du 21/08/1709 atteste le décès de Jean COMBIT (ou COMBRI, meunier au Moulin Neuf, en présence de Jean DROUIN (lui-même meunier au moulin de Tannoy)) ; les registres suivants mentionnent les noms de Joseph HERBELIN, meunier vers1710, Marie Jeanne FRANCOIS, meunière vers 1730 et Guillaume DUPUIS, vers 1730.
 Sur le plan d'intendance établi en 1789, Moulin Neuf a disparu
; sur le tracé, qui figure ci-après, entre le moulin de la Folie, au milieu de l'image, en haut, et le moulin de Tannoy, en bas, à gauche, aucun moulin n'est représenté. [cf image]
 Actuellement, sur la rivière, seule une passerelle, dite "de la Jalousie", perpétue le souvenir d'un moulin tombé dans l'oubli et dont le sol est retourné à la nature. ..]
 
Le site du moulin de la Jalousie : la passerelle sur l'Orvin

- Le moulin de Tamnoy,(cf note en bas de la page)
 Extrait ( p. 26 ) de « Aux confins de la Bassée, FONTAINE-FOURCHES, sa vie..., son passé...» de Eugène HUGE & Raymond PLEAU :
[Nous avons peu de connaissance sur les origines et le passé du moulin de Tamnoy, sinon qu'il existait au XVlème siècle.
 Sur un plan conservé au château de la Motte-Tilly, un gué et un moulin dit de Tamnoy, y sont figurés. A cette époque, les chanoines du chapitre de Trainel en étaient les propriétaires.
Jean DROUIN (1675-1709) apparaît dans l'état civil comme meunier au moulin de Tannoy.
D'après MM Michelin et Lhuillier, cet établissement, au début du XIXème siècle, était une petite usine qui se livrait alors à des activités lapidaires. Nous ignorons avec quels minéraux et pour quel usage il travaillait. Le propriétaire, alors, était M Petit.
  A une date inconnue, victime d'un incendie, le moumin fut, plus tard reconstruit à usage d'habitation ; la roue à aubes, heureusement échappée au sinistre, fut restaurée.
Dans l'immeuble fut installée une petite usine qui renouvela la tradition lapidaire en fabricant des perles.
Toutefois, au début du XXème siècle, le moulin deTamnoy s'adonnait de nouveau à la minoterie car il était alors exploité par
M. Delahaye, meunier, qui transféra ensuite son activité au moulin de la Folie.
]  

  
Le moulin de Tamnoy vers 1900
Note : Le moulin de Tamnoy   

TAN (ssustantif masculin) : Ecorce pulvérisée du chêne, utilisée dans le tannage végétal des peaux, en raison de sa forte teneur en tanin.

Par analogie, écorce pulvérisée d'autres espèces d'arbres, tels que le châtaignier, le bouleau, le saule, l'acacia, le cachou, le sumac etc., qui possède des propriétés similaires.
Autrefois, les « moulins à tan », étaient très actifs sur les berges des cours d'eau. <http://www.cnrtl.fr/lexicographie/tan>
ÉTYMOLOGIE
Littré (1880) : Origine incertaine. Frisch le tire de l'allemand Tanne, sapin ; Diefenbach, du bas-breton, tanu, chêne ; en gaélique, tionas, en irlandais, tionus, signifient une tannerie.
Ce dernier mot convient mieux, parce que c'est plutôt avec l'écorce du chêne qu'avec celle du sapin que se fait le tan.
Le mot est ancien ; car on trouve le verbe tanare dans les Gloses d'Erfurt.
TLF : Très probablement issu d'un gaulois *tanno- « chêne » que l'on peut restituer d'après le breton tann « chêne », l'ancien cornique [langue parlée en Cornouailles jusqu'au XVIIIe] tannen « id. », l'ancien irlandais teine « houx » (FEW t. 13, 1, p. 84).
 A consulter :  L'autre moulin à FONTAINE-FOURCHESle moulin sur le ruisseau de Charriot (affluent de l'Orvin)
                                                                          la fête des Moulins
                                                        Pages annexes à consulter sur les moulins :
 ¤ Moulins et Meules : ressources documentaires
 ¤ Le passé industriel des moulins
 ¤ Le Patrimoine meulier en Europe
 ¤
 Meules à grains : Actes du colloque international, La Ferté-sous-Jouarre, 16 -19 mai 2002 [Ibis Press - Maison des Sciences de l'Homme, Paris 2003]
  Liens :
 ¤ Les méthodes de levage des meules [moulins de France]  
 ¤ Le rhabillage des meules [moulins de France] 
 ¤ Les Transmissions par Courroies [moulins de France]
 ¤ Les meules à grain anciennes  [moulins de France]                                                                                                     
 ¤ Les meule à grains [wikipedia] 
 ¤ Les moulins sur l'Orvin
 ¤ Les Journées Nationales des Moulins

         Un  autre moulin en aval des moulins de Fontaine-Fourches sur l'Orvin : le moulin de Chiennat à Gumery (Aube)
Propriétaire : Claude Aucouturier - Moulin de Chiennat - 10400 Gumery  - 08 99 96 77 60 -  tél mobile : 06 07 49 62 74                  
[...] "Jean-Gabriel Moreau, né en 1745, fait son apprentissage avec son père et se destine à reprendre l'activité familiale.
À la mort de son père en avril 1785, Jean- Gabriel rachète les parts de ses sœurs sur la boutique et en devient ainsi l'unique propriétaire. Malheureusement, il n'aura pas d'enfant. Le 20 octobre 1808, il cède la maison et la boutique à son neveu, Pierre.Nicolas Masson,le fils de sa sœur Marguerite.

 La famille Masson est originaire d'Avant - les-Marcilly.
Le père du nouveau maréchal-ferrant était meunier à Chiennat (1773) puis à La Chapelle - Godefroy (786)."[...]
  "Maréchal-ferrant à La Motte-Tilly" article paru dans le bulletin de l'Association Mémoire de Maisons- avril 2011 n°8
 rédigé par Frank Gérard - Agent de conservation au Château de La Motte-Tilly, dont le grand père devint, en 1955, nouveau forgeron du village au n° 5 de la rue de le Croix-des-Champs.
             
Acrylique sur toile   Dim : 55 x 38 cm environ

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ou  
 Ressources complémentaires concernant l'histoire régionale et locale :
  - LE COUT DE LA VIE : les valeurs des monnaies
  -
TRADITIONS LOCALES :  La Fête de la Rosière
  -
SPECIALITES REGIONALES :horticoles : la rose de Provins
                                      gastronomiques : les niflettes, les fromages de Brie, la soupe champenoise.
                                      viticoles : le raisin
Noah ou Noa
 -LINGUISTIQUE -
LEXICOLOGIE
- Toponymie : Les moulins sur l'Orvin et le ruisseau de Charriot à FONTAINE-FOURCHES
                                                               Polémique
: l'Yonne coule à Paris et Montereau-Fault-Yonne devrait s'appeler
Montereau-Fault-Seine.
                      - LEXICOLOGIE - Vocabulaire

                      - LEXICOLOGIE - Le Patois briard - vocabulaire
                      - LEXICOLOGIE - Le Patois briard - expressions

Actualités

   ASSOCIATION POUR LA VALORISATION ENERGETIQUE ET ENVIRONNEMENTALE DE LA VALLEE DE L’ORVIN - VALLEEOR  [Déclarée à Provins le 2 février 2010]
Objet : étude, protection, sauvegarde, promotion, réhabilitation et remise en état des moulins à eau de la vallée de l’Orvin pour la production d’énergie ; intégration de l’existence de ces moulins dans leur environnement et, au-delà, dans l’aménagement du territoire ; reconnaissance de leurs valeurs patrimoniales que leur usage en soit privé, public ou associatif ; défense des intérêts des propriétaires de ces moulins et de leur droit d’eau.
Siège social : Moulin de Tasuble, route de Trainel, 77480 Fontaine-Fourches