Bienvenue à FONTAINE-FOURCHES

                                                                               ▼
La lessive.1.Les jours de lessive… Les techniques de lavage
La lessive.2.Culture du linge et innovations lessivielles
La lessive.3.Lavoirs, laveuses & lavandières
La lessive.4.Les blanchisseuses à Paris
La lessive.5.Les lavoirs parisiens - localisation et anecdotes

                                                       La lessive.5.Les lavoirs parisiens                                                     
On a compté pas moins de 300 lavoirs dans Paris                                                             
                                                                     Des lavoirs de Paris : localisation
 & anecdotes

Le lavoir rue des Lavandières-Sainte-Opportune, Paris Ier (quartier Saint-Germain l'Auxerrois / Halles).
  Historiquement, la rue existait au début du XIIIe siècle et s'étendait jusqu'au quai de la Mégisserie. Un arrêt du 16 juillet 1912 a dénommé rue Edouard Colonne le tronçon qui était compris entre le quai de la Mégisserie et l'avenue Victoria. 
Le lavoir du passage de la rue Saint-Paul à la rue d'Antin, Paris, 2ème. En 1880
[photographe Brichaut Albert]
Le lavoir de la rue neuve Saint-Médard, Paris 5e
Le lavoir Saint-Nicolas,
rue de Poissy, Paris 5e
Le lavoir Colbert
 ,13 rue de la Bûcherie. Paris 5e
En 1890, Auguste Vitu, décrivant ce lavoir, souligne le caractère joyeux et vivant des blanchisseuses : « A l'angle nord-ouest de la rue de l'Hôtel-Colbert et de la rue de la Bûcherie, on voit s'élever au-dessus des maisons une monumentale rotonde terminée en coupole. Plongeant notre regard par la porte cochère de la maison qui porte le numéro 13 sur la rue de la Bûcherie, un spectacle curieux nous attend. Devant nous une sorte de cloître à arcades ogivales renferme le bruyant et joyeux personnel d'un lavoir, qui s'intitule le lavoir Colbert »
 

Le lavoir de la rue Milton, Paris 9e
Le lavoir Sainte-Marthe situé sur l'actuelle place Sainte-Marthe, Paris 10ème
Le grand lavoir Sainte-Marie, 127, faubourg du Temple, Paris 10e  
Le lavoir de la rue du Buisson-Saint-Louis, Paris 10e, dans le faubourg du Temple   photos : cf thèse " la gentrification à  
"
Villa du Lavoir, Paris 10e. Sur l'emplacement d'un ancien lavoir ; rue R. Boulanger, 68 bis, finit en impasse. Quartier Porte Saint-Martin
Le lavoir du Faubourg poissonnière
 rue d'Abbeville, Paris 10e
Installé dans la première moitié du XIXe siècle, il disposait de 40 places, très serrées les unes contre les autres.Pour y faire sa lessive, on devait donner 10 centimes pour l’heure. Le sceau de lessive, d’eau chaude coûtaient chacun 10 centimes également.

Le lavoir Moderne de la rue Oberkampf, Paris 11e 
Le lavoir rue Popincourt, Paris 11e, n° 28. Impasse des Trois-Sœurs, doit son nom à un lavoir tenu par trois sœurs.Le lavoir Sainte-Élisabeth, rue de Montreuil, Paris 11e arrdt
Le lavoir Sainte-Marguerite, de la rue du même nom, Paris 11e
Le lavoir Passage Thiéré, n°5, Paris 11e. Passage précédemment nommé "passage et cour Sainte-Marie-Saint-Antoine", donnant  25, rue de Charonne dénommé la "Petite Auvergne"(quartier Roquette). [photo]
[...] Mais rue de Lappe et passage Thiéré n'ont pas trop changé (j'y suis encore passé avant-hier) : le Balajo est toujours là (ouf !), comme la chapelle des Lombards, la Galoche d'Aurillac (dont le patron est décédé récemment, hélas) et, à l'autre bout, la maison Teil, ses tripoux, son pain d'Aurillac, ses fritons, sa saucisse sèche, ses cabecous et son Cantal...
Evocation qui fait naître chez un autre lecteur du site <rue Montgallet>, ce souvenir :
« ....J'espère en étonner quelques uns en leur disant que j'ai connu le boulevard Bonnes Nouvelles pavé avec des pavés en bois. J'habitais dans une cour, une véritable petite rue, il y avait un lavoir en service signalé dans la rue par un drapeau. Le bal à Jo, la boule rouge, rue de Lappe j'ai connu en service.(La petite Roquette juste à côté). En été nous allions nous baigner dans la Marne, souvent à Champigny, les habits gentiment pliés sur le bord. Le jour ou un copain s'est fait voler ses affaires quel scandale! Ma famille était dans le 20ème (émigrés limousins). »
 Retour à <rue Montgallet>, ce souvenir :
« Quand j'étais môme, il n'y avait bien sûr pas une seule boutique informatique [...]. En revanche, il y avait encore abondance de bistrots et de bougnats ainsi que des artisans du bois (on est dans le 12e, pas loin du Faubourg et de la Bastille). Mais surtout, tout au bout à gauche (après la rue Ebelmen, pas loin de la station de métro), il y avait encore (jusqu'au milieu des années 60, j'étais au lycée à l'époque) la dernière ferme de Paris... avec veaux, vaches, cochons et poules. Le fermier passait régulièrement avec sa charrette verte tirée par un cheval! »
Souvenir d’un autre internaute, publié le 04/03/2007 par mimidelode :
« ...donc mes parents étaient blanchisseurs, [...] les ménagères venaient faire leur lessive au lavoir ; il y avait 80 places. L’endroit était bruyant et animé ; des chanteurs, des accordéonistes des rues venaient  et certaines vieilles laveuse avaient parfois abusé d un petit rosé (la pelure d’oignon - leur favori) et cela amenait parfois des batailles à coup de battoir, sorte de raquette en bois qui servait à taper sur le linge pour l’essorer ; c’était un travail dur pour les femmes : l’endroit, ( le lavoir Sedaine) rue du Cdt Lamy, près de la Bastille et la fameuse rue de Lappe avec le Balajo la Boule Rouge et d’autres dont j’ai oublié le nom. Il y avait aussi, rue Baffroi, le Massif Central où j’allais souvent danser : il y avait une boule qui tournait au plafond et c’était une référence (la boule ronde unique au monde) ; à l’époque, il fallait peu de chose pour épater. » 
Le passage Thiéré d'antan                    
    n°05 : Le lavoir [photo]
    n°36.passage.Thiéré-dessinLes Auvergnats de Paris, hier : au fond, le porche qui ouvrait sur la rue de la Roquette
    n°36-Atget.J.(1)-Vidal.&.A.Vizet.1913     //   &  // n°36-Atget.J.(2).Vidal.&.A.Vizet.1913  
    n°36-J. Vidal.&.A.Vizet-carte.postale.1913
    n°16-16 bis-Leon.Mager.architecture-maison.fondée.en.1904 // sous-main.publicitaire.1927 METAUX.DU.BATIMENT''.Mager Distribution
                    //  panneau.pub.52.rue.de.la.Roquette  // descript.Monuments.historiques.de Paris.XIe // Famille-Au.pere.Lachaise
Le Grand lavoir, 65 rue de Reuilly, Paris 12ème.
Le Grand lavoir du marché Lenoir, 3,9 Rue de Cotte Paris12ème. Quartier : Quinze-Vingts - Fbg St Antoine  
[Construit en 1830, c’était le dernier exemplaire des quelques 300 lavoirs de Paris  illustré par V. Hugo Histoire d’un crime, 1851]

Contrairement à ce qui est écrit aujourd’hui sur la façade, ce lavoir ne se trouvait pas au 9 mais au 3 rue de Cotte. Car, classée en 1988, elle a été sauvée in extremis et déplacée de 40 mètres à son emplacement actuel.   
Le lavoir Jeanne d'Arc, rue Patay, Paris 13e
Le lavoir du quartier de Plaisance, Paris 14e
Le lavoir du Soleil d'Or 15e arrdt 
Le lavoir Rue de l'Amiral-Roussin, Paris 15e 
Le lavoir du soleil d'or, 224 rue de Vaugirard Paris 15e.
« Je suis à sa recherche : ma grand-mère y était blanchisseuse et je con
serve les grandes épingles à nourrice, portant son numéro, qui lui permettaient de récupérer son ballot de linge dans la lessiveuse.»   ledu.alain@wanadoo.fr le 27/04/2010    
                                                                    cf photo  et   lien 
Le lavoir Saint-Ange, Paris 17e
Le lavoir de la rue Balagny, Paris 17e, où se réunissaient les blanchisseuses de Paris. 
L
e lavoir la rue de Chartres aux Batignolles, Paris 17e
Le lavoir Saint-Pierre, rue de Tardieu Paris 18e
Le lavoir de la rue Germain-Pilon, Paris 18e    
Le lavoir de la rue des Islettes
( ex rue Neuve de la Goutte d'Or), n°9, Paris 18e. C'est le lavoir de L’assommoir.  
Devenue parisienne en 1860, la
rue Neuve de la Goutte d'Or fut renommée rue des Islettes en 1877. Emile Zola, Carnets d'enquêtes - 1875 « Un grand hangar, monté sur piliers de fonte, à plafond plat, dont les poutres sont apparentes. Fenêtres larges et claires. En entrant, à gauche, où se tient la dame; petit cabinet vitré, avec tablette encombrée de registres et de papiers. Derrière les vitres, pains de savon, battoirs, brosses, bleu, etc. A gauche est le cuvier pour la lessive, un vaste chaudron de cuivre à ras de terre, avec un couvercle qui descend, grâce à une mécanique. A côté est l'essoreuse, des cylindres dans lesquels on met un paquet de linge, qui y sont pressés fortement, par une machine à vapeur; son volant; on voit le pied rond et énorme de la cheminée, dans le coin. Enfin, un escalier conduit au séchoir, au-dessus du lavoir, une vaste salle fermée sur les deux côtés par des persiennes à petites lames; on étend le linge sur des fils de laiton. A l'autre bout du lavoir, sont d'immenses réservoirs de zinc, ronds. Eau froide. Le lavoir contient cent huit places. Voici maintenant de quoi se compose une place. On a, d'un côté, une boîte placée debout, dans laquelle la laveuse se met debout pour garantir un peu ses jupes. Devant elle, elle a une planche, qu'on appelle la batterie et sur laquelle elle bat le linge; elle a à côté d'elle un baquet sur pied dans lequel elle met l'eau chaude, ou l'eau de lessive. Puis derrière, de l'autre côté, la laveuse a un grand baquet fixé au sol, au-dessus duquel est un robinet d'eau froide, un robinet libre; sur le baquet, passe une planche étroite où l'on jette le linge; au-dessus, il y a deux barres, pour pendre le linge et l'égoutter. Cet appareil est établi pour rincer. La laveuse a encore un petit baquet sur pied pour passer au bleu, deux tréteaux pour placer le linge, et un seau dans lequel elle va chercher l'eau chaude et l'eau de lessive. On a tout cela pour huit sous par jour. La ménagère paie un sou l'heure. L'eau de Javel coûte deux sous le litre. Cette eau, vendue en grande quantité est dans des jarres. Eau chaude et eau de lessive, un sou le seau. On emploie encore du bicarbonate - de la potasse pour couler. Le chlore est défendu ».
 Gervaise va laver son linge au lavoir sis rue Neuve de la Goutte d’Or (description de la rue, folio 105), où elle se bat avec Virginie (description folio 180, 181). La place de l'Assommoir, posée aujourd’hui au milieu de la rue des Islettes, sensée matérialiser le lavoir de Gervaise, dominé par ses « réservoirs de zinc », ne l’évoque que bien difficilement
E. Zola L'Assommoir, chapitre 1. (nous sommes en 1850...)
[...] « Le lavoir où elle [Gervaise] allait, était situé vers le milieu de la rue, à l’endroit où le pavé commençait à monter. Au-dessus d’un bâtiment plat, trois énormes réservoirs d’eau, des cylindres de zinc fortement boulonnés, montraient leurs rondeurs grises : tandis que derrière, s’élevait le séchoir, un deuxième étage très haut, clos de tous les côtés par des persiennes à lames minces, au travers desquelles passait le grand air, et qui laissaient voir des pièces de linge séchant sur des fils de laiton. A droite des réservoirs, le tuyau étroit de la machine à vapeur soufflait d’une haleine rude et régulière, des jets de fumée blanche.  […]
C’était un immense hangar, à plafond plat, à poutres apparentes monté sur des piliers de fonte, fermé par de larges fenêtres claires. Un plein jour blafard passait librement dans la buée chaude suspendue comme un brouillard laiteux. Il pleuvait une humidité lourde chargée d’une odeur savonneuse, une odeur fade, moite, continue ; et par moment, des souffles plus forts d’eau de javel dominaient. Le long des batteries, aux deux côtés de l’allée centrale, il y avait des files de femmes, les bras nus jusqu’aux épaules, le cou nu, les jupes raccourcies… Elles tapaient furieusement, riaient, se renversaient, pour crier un mot dans le vacarme… Et au milieu des cris, des coups cadencés, du bruit murmurant de pluie, de cette clameur d’orage s’étouffant sous le plafond mouillé, la machine à vapeur, à droite, toute blanche d’une rosée fine, haletait et ronflait sans relâche, avec la trépidation dansante de son volant qui semblait régler l’énormité du tapage. » 
Zola ne décrit pas exactement le lavoir de La Goutte d'Or; 
pour décrire celui de son roman il s'est inspiré aussi d'autres lavoirs comme celui la rue de Chartres aux Batignolles (aujourd'hui rue Jacquemont dans le 17ème arrondissement).
                                           Le  lavoir s'est effondré le 05/08/1898 cf "Catastrophe 9 rue des Islettes" 
Le lavoir moderne parisien populaire35 rue Léon, Paris 18ème / M° Château Rouge
Le lavoir a fonctionné jusqu'en 1953 ; en 1986, il est devenu une salle de théâtre : le Lavoir Moderne Parisien.

le texte de Zola, extrait des Carnets d'enquête, "Un grand hangar, monté sur piliers de fonte, à plafond plat..." souvent  cité en référence pour caractériser  le Lavoir moderne parisien, ne peut pas s’y appliquer : le lavoir de L’assommoir est celui de la rue des Islettes, ex rue de la Goutte d’or .
Le lavoir Balcan, situé au numéro 11 de la rue Labat, Paris 18e. Au fond de Montmartre, près de la rue Custine et de la rue de Clignancourt.
  **14 janvier 1909 - Ce jour là, le journal hebdomadaire "les Faits-Divers Illustrés" relate un fait divers qui n'est pas sans rappeler la bagarre qui opposa Gervaise à une sa rivale dans le roman de Zola "L'Assommoir".
« Un drame, causé par l'ivresse, a eu pour théâtre le lavoir Balcan, situé au numéro 11 de la rue Labat, au fond de Montmartre, près de la rue Custine et de la rue De Clignancourt. Ce lavoir, dont on parla beaucoup naguère parce qu'il fut détruit par un incendie, est dirigé par M. Georges Balcan qui a son domicile 83 boulevard Barbès. M. Balcan était occupé à divers travaux dans son lavoir, lorsque le nommé J. Raibaut, âgé de cinquante-un ans, qui gère une cantine dans l'immeuble même où est situé le lavoir, voulut pénétrer dans l'endroit où sont occupées les laveuses.
Mais en raison de son état d'ébriété, M. Balcan lui donna l'ordre de se retirer. Furieux, le cantinier fit semblant de s'en aller ; en réalité, il rentra dans sa cantine où il prit un énorme couteau de cuisine et, se précipita sur M. Balcan, le frappa d'un violent coup de son arme.
Le propriétaire du lavoir poussa un cri terrible et tomba sur le sol, inanimé, atteint d'une profonde blessure à l'omoplate droite.
Les laveuses et plusieurs voisins se précipitèrent sur le meurtrier et l'accablèrent de coups. Les laveuses surtout, se servant de leurs battoirs, mirent le cantinier en fâcheux état, sa figure ne formait plus qu'une plaie.
Les inspecteurs de police, Cousseau et Hietrich, avec les agents Berson et Marc Aubert, empêchèrent la foule d'écharper complètement le meurtrier et le conduisirent au commissariat de M. Dumas.
Pendant ce temps, M. Balcan  recevait des soins dans une pharmacie voisine, son état est grave. Le docteur Moison, médecin légiste, a été chargé de dresser un rapport.
Quant au meurtrier, interrogé par le distingué commissaire de police de la rue Lambert, il répondit simplement qu'il ne s'expliquait pas de son attentat, n'ayant rien contre M. Balcan. Il a été envoyé au dépôt toujours ivre.» 
Le lavoir Saint-Jean, rue Tandou, Paris 19e
Le lavoir Saint-Jean, ? rue de Belleville Paris 19-20es
Le lavoir du boulevard de la Villette, numéro 80, boulevard de la Villette, Paris 19e 
Le lavoir de l'Espérance,15 rue de Belleville, Paris 19e 
Le lavoir Ancien (du nom du patron), 32, rue de Belleville Paris 20e
Le lavoir de Jouvence, rue d'Avron, Paris 20e
Le lavoir d'Orléans, de la rue Bisson, Paris 20e

Documents complémentaires
Le lavoir d'Alsace, 43 rue d'Alsace à Levallois-Perret
  « Mes Parents ont travaillé tous deux, de 1944 à 1964, dans le Lavoir d'Alsace, 43 rue d'Alsace à Levallois-Perret. [...] Maman va prendre 90 ans le 16 novembre et pourra répondre à ceux qui voudront bien lui poser des questions concernant l’époque merveilleuse où elle exerça ce si beau métier.
  Nous sommes Auvergnats. Mon Père se prénommait Antonin, dit Tonin, et Maman, Odette.
  Papa avait une tâche difficile car il fallait sans cesse surveiller la chaudière qui alimentait tout le lavoir. Les chambres chaudes étaient chauffées uniquement au bois charbon. Dans ce lavoir, il y avait un grand cuvier munit d'un couvercle que Papa soulevait avec une grosse chaine qui faisait un bruit unique et ce geste était si régulier et habituel pour lui qu'il résonne encore dans ma tête. A côté il y avait, en ligne, quelques essoreuses énormes avec un rebord tout en cuivre et très bien entretenu par mon père, et, en face, de grosses barbottes avec des tréteaux galvanisés pour y déposer le linge mouillé. Les Lavandières avaient leur place, en principe toujours la même,à jours réguliers ; là, elles avaient deux grands bacs en chêne, et un troisième, beaucoup plus petit, sur pieds, pour l'eau de javel ; et, pour ne pas se mouiller les pieds elles avaient un tablier en bois avec un caillebotis. Au fond du lavoir Papa faisait son propre savon avec du suif ; cela dégageait une odeur assez forte et très reconnaissable. Maman, quant à elle, recevait la clientèle dans un espace fermé où elle tenait la caisse, les livres, et donnait aux dames, le jeton pour la lessive, le jeton pour l'eau de Javel, le jeton pour l'eau chaude, la clef pour le séchoir à l'air libre au 1er étage auquel on accédait par un escalier assez étroit. Les parois de ce séchoir étaient faites de grillage, tout simplement ; j'y étendais les tenues des rugbymen du Racing Club, et c'est ainsi que je suis restée une fan du ballon ovale. [...] »
Vive l'Auvergne, Paris et ses lavoirs - 8 Mars 2010, Michèle CIVIALE Villa la Canelette 6, rue Coste 3312 ARCACHON

Le lavoir des rosiers à Nanterre
Au 3 rue Boyer, l'immeuble de HBM (Berry, Mallot, 1922) est composé de petits logements (moins de 30 m2 chacun), ayant un lavoir et des bains-douches communs. L'accès se fait par des coursives soulignées de rouge, qui constituent un système d'accès plus ouvert que les premiers HBM autarciques et surveillés.
 
  La blanchisserie Elis au bord du canal de l’Ourcq à Pantin
« Les activités liées à l’entretien du linge (lessivage, blanchissage, repassage) sont largement représentées en région parisienne depuis le XVIIIe siècle. Très tôt, les lois et les décrets visant l’existence et l’implantation d’établissements insalubres dans Paris poussent les industries du blanchissage à quitter la capitale pour s’installer dans les communes voisines. [...]
Dès le début du XXe siècle, les lavoirs publics sont équipés d’un matériel perfectionné, correspondant à celui des buanderies-blanchisseries de la banlieue. Les blanchisseuses et les blanchisseurs utilisaient le coulage à la cendre. Le passage à la méthode industrialisée, notamment le coulage à la vapeur et l’utilisation de la force centrifuge pour l’essorage, n’atteint que progressivement les blanchisseries et, certaines, utilisent longtemps encore la méthode ancienne. Les progrès, avec l’introduction du machinisme industriel, varient en fonction de la taille de l’entreprise, de l’importance de la clientèle et, parfois, de l’ingéniosité ou de l’esprit d’entreprise des patrons blanchisseurs. C’est le cas pour Théophile Leducq, fondateur de la blanchisserie Elis.
Théophile Leducq a l’idée d’acheter du linge et de le louer à de grands établissements. Dans un premier temps, il s’installe, en 1883, rue de Flandre à Paris. Le succès est rapide et, à la fin du siècle, Leducq loue à des hôtels, des bouchers, des coiffeurs et des restaurants du linge qu’il doit blanchir. Utilisant les nouvelles machines, la blanchisserie lave et repasse à la vapeur. Le terrain de la rue de Flandre est devenu trop exigu. Il lui faut s’agrandir. Leducq fait construire sa nouvelle usine sur un terrain en bordure du canal de l’Ourcq, à Pantin. Deux facteurs essentiels jouent un rôle important dans le choix de cette implantation. D’une part, une nappe phréatique peu profonde qui se trouve sous le site permet un approvisionnement aisé en eau chaude et douce. D’autre part, plusieurs entreprises de matériel industriel pour blanchisseries, comme des savonniers, des fabricants de lessive et de produits de nettoyage, en particulier, d’eau de javel, sont installés dans le secteur, facilitant l’approvisionnement en matières premières.
L’entreprise, reliée au chemin de fer tout proche, s’implante d’abord sur un terrain long et étroit, allant du canal à la rue du Débarcadère, d’un côté, et bordant l’ouest de la rue du Général-Compans, de l’autre. Mais la présence des Grands Moulins de Pantin freine son extension. D’autres bâtiments sont alors construits sur un terrain situé face au premier, à l’est de la rue du Général-Compans. En 1900, quinze tonnes de linge sont traitées dans la buanderie Leducq et livrées à l’aide de quinze voitures. Trois cent cinquante personnes y travaillent. En 1903, Maurice Leducq, le fils de Théophile, reprend la direction de l’entreprise. Il appartient à la génération des patrons philanthropes et fait construire deux ensembles de logements pour ses ouvriers, de part et d’autre de la rue du Général-Compans.
En 1936, Leducq tente de lancer le lavage au poids, mais la guerre ralentit son activité et ce n’est qu’après la Libération que ce système rencontre un véritable succès. Malheureusement pour l’entreprise, l’essor de la machine à laver et son entrée massive dans les foyers l’obligent à se réorienter vers la location de linge. Maurice Leducq meurt en 1947 et ses héritiers créent, vingt ans plus tard, en 1967, le Groupement d’Intérêt Economique Elis, qui regroupe plusieurs unités en France. À cette date, 814 employés travaillent sur le site de Pantin. Ils ne sont plus que 465 personnes en 1997. Toujours en activité, Elis travaille aujourd’hui avec des entreprises et des collectivités dans le cadre de location de linge, vêtements de travail et produits d’hygiène. L’entreprise, qui appartient désormais au groupe Eurazeo, est présente dans de nombreux pays européens et emploie environ 12 000 salariés répartis sur ses 140 sites. »

 Les bains lavoirs publics à Nantes André Perron
[...] « Achevé en 1855, l’année ou les bains-lavoirs du temple sont ouverts à Paris, l’établissement nantais n’est inauguré que le 7 janvier 1860, après la recherche d’un difficile compromis entre l’intention philanthropique de départ, jugée coûteuse, et un établissement à but lucratif.
Le lavoir présente un régime mixte : prix normal les mardi, jeudi et samedi ; prix réduit, voir gratuit pour les autres jours en faveur des personnes trop pauvres pour pouvoir se payer même un prix réduit. Chaque laveuse peut disposer d’une consommation moyenne de 150 litres d’eau dont la moitié en eau bouillante ; elle à droit d’essorage, droit de séchage à tour de rôle et droit de repassage. Malgré les soins qui ont présidé à la sélection des équipements, la capacité de la chaudière s’avère vite insuffisante. Le fonctionnement de l’établissement connait les mêmes difficultés que celles des bains-lavoirs du Temple à Paris. Le 20 juillet 1861, un mémoire rédigé par des conseillers municipaux établit que le gérant, Mr Rigola, a toujours voulu substituer un établissement privé à un établissement communal et de philanthropie. Le 25 janvier 1865, le bail du gérant n’est pas reconduit, à la grande satisfaction des blanchisseuses en bateau qui se plaignent d’une concurrence jugée par elle déloyale. »
 
 Moisy, J, Les Lavoirs de Paris, Paris : Imprimerie de E. Watelet, Bibliothèque nationale, 1884
Paris, l'Auteur et Savy, [1869] ; in-12 (179 x 116) de 214 pp. Très rare ouvrage par le président de la Chambre syndicale des Bains.
 Il constitue un sévère réquisitoire contre la Compagnie des Eaux, son monopole, son mercantilisme et son mépris pour l'hygiène publique. L'ouvrage, sans doute publié à compte d'auteur et tiré à petit nombre, est destiné à la lecture de l'Empereur et à celle du préfet de la Seine. On sent dans le ton de l'ouvrage, très documenté, une réelle indignation devant une Compagnie intéressée par son seul profit et étouffant les plaintes des administrés.

Moisy, J. Les eaux de Paris : les journaux et leurs communiqués, les tarifs 1846, 1852, 1853, 1860, 1862, convention de 1867, bains et lavoirs :
Ce texte pages 50, 51, 52
  [...] « La position des maîtres de Lavoir *est tout aussi pénible que celle des baigneurs ; voici ce que l'un d'eux nous écrit au nom de plusieurs de ses collègues : • Nous fournissons gratuitement l'eau nécessaire au blanchissage de plus de 300,000 familles, dont les ménagères fréquentent tous les jours nos établissements ; mais, par suite de l'augmentation du tarif d'eau de Seine (12 fr. l'hectolitre par an, au lieu de 2 fr, 50), nous allons être forcés de mêler, chose inouïe, de l'eau de puits qui ne dissout pas le savon, à l'eau der rivière qu'on nous fait payer cinq fois plus cher qu'en 1851 ; et n'est-il pas à craindre que l'augmentation de nos charges ne nous force en définitive à faire payer à ces pauvres femmes ce que nous leur avons donné gratis si longtemps?»
  Eh quoi ! vous vous posez en protecteurs de l'hygiène publique, en propagateur du bien-être des masses, et voilà la situation que vous faites à ceux dont l'industrie a l'eau pour base ! Qu'on fasse payer le gaz, c'est tout naturel, car il faut le fabriquer, il faut le tirer d'éléments qu'on doit acheter ; mais l'eau, l'eau qui appartient à tout le monde, l'eau qu'on devrait donner gratis, on en fait un objet de spéculation et de lucre! ... Heureusement que vous ne pouvez pas capter l'air de la même façon, car alors, sans doute, vous nous feriez payer un droit de respiration à tant le mètre cube! ... Charmante administration, qui, non contente de faire payer si cher le droit de boire du vin à Paris, fait encore payer le droit de mettre de l'eau dedans!
  Nous voulions terminer par quelques considérations sur les intermédiaires parasites qui réalisent des bénéfices aux dépens de la population parisienne ; nous voulions parler du traité conclu entre l'administration et la Compagnie des Eaux ; mais il nous faut clore cette réplique déjà trop longue ; nous remettons donc la partie à une autre fois. »     Signé : LOUFT 

*maître de lavoir : c'était, soit le propriétaire ou le gérant du lavoir, soit la personne chargée de l'entretien ; il remplissait parfois les deux fonctions.
  Les lavoirs étaient régulièrement vidés et nettoyés toutes les semaines ou deux fois par semaine ; la personne préposée à cet entretien vidait complètement le lavoir de son eau, y descendait et brossait (frottait) les pierres avec un balai à brosse dure pour en enlever la crasse, les détritus et la mousse. Une fois cet entretien terminé, le lavoir mettait quelques heures pour se remplir suivant le débit de la source ou du ruisseau.
  Dans les petites communes, les lavoirs étaient municipaux ; dans les villes plus importantes, ils étaient municipaux et privés et on devait y acquitter un droit d'entrée au propriétaire.

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 Les petits métiers parisiens
- Les chignoleurs de lavoirs. (Musiciens des rues - TBP - H - 1905)
- Le marchand de lessive. Carte postale GP - H - 1905) pub pour la lessive Saint-Marc

les  bateaux-lavoirs

  Le premier lavoir flottant établi à Paris même, à bord d’un bateau amarré sur la Seine, fut appelé La Sirène.
 "En effet, en 1623, le roi autorisa Jean de la Grange à installer des bateaux à la seule condition de ne pas gêner à la circulation. Toutefois, il sombra lors des grandes glaces de l’hiver 1830".  Les premiers lavoirs - Histoires de Paris
 
« Pendant plusieurs siècles, les lavandières parisiennes ont lavé le linge des habitants de la capitale sur les rives de la Seine. [...]
  Les lavoirs flottants sont pourvus de buanderies à partir de 1844 afin de lutter contre la forte concurrence des lavoirs publics et des grandes buanderies de banlieue qui ne cessent de se créer. Malgré cet effort, le nombre des bateaux-lavoirs parisiens est, dans la seconde moitié du XIXe siècle, en constante perte de vitesse au profit des lavoirs publics.
  En 1880, il y a, en Ile-de-France, 64 bateaux-lavoirs offrant 3800 places de laveuses. Vingt-trois de ces lavoirs flottants sont à Paris, même dont six sur le canal Saint-Martin et trente-cinq se répartissent en banlieue sur la Seine, la Marne et l’Oise.
  À la fin du XIXe siècle, la plupart de ces bateaux-lavoirs sont la propriété d’une seule famille en vertu d’un bail qui lui a été consenti, en 1892, par la Société du Canal Saint-Martin. Mais, les bateaux-lavoirs disparaissent inéluctablement dans la première moitié du XXe siècle.
  Le passage de l’artisanat au machinisme industriel dans les blanchisseries » Histoire de la blanchisserie Elis







 
Le bateau-lavoir face à l'École des Beaux-Arts, ancré quai Malaquais, Paris 6e. [cf Fanfare des Beaux-Arts-Wikipedia]
Le Bateau Lavoir : 13, 13bis place Emile-Goudeau, Paris 18e. Site protégé :
atelier (2e moitié XIXe ; 1er quart XXe siècle pour la partie non incendiée : inscription par arrêté du 31 mai 1965.

Edifice d'origine incertaine, appartenant, en 1867, à un mécanicien-serrurier et racheté en 1889 par Thibouville. Ce dernier fit appel à l'architecte Paul Vasseur pour le transformer en ateliers d'artistes. Le Bateau-lavoir garde le souvenir des nombreux artistes qui y séjournent au début du 20e siècle, faisant de ce lieu un "laboratoire de l'Art" : Pablo Picasso, Georges Braque, Juan Gris, Modigliani, Maurice Denis, Constantin Brancusi.
Bâtis en bois, les ateliers, vétustes et fragiles, ont disparu dans un incendie en mai 1970. Un nouveau bâtiment a été construit à l'emplacement du Bateau-lavoir en 1978. La façade sur la place est une restitution de la façade ancienne. A l'arrière, l'immeuble réalisé par la Ville de Paris, comporte 25 ateliers d'artistes.

Le bateau-lavoir de la Villette
Le bateau-lavoir de la Gare-Carré

                                                           La disparition des bateaux-lavoirs

A  la fin du XIXe siècle, les bateaux-lavoirs parisiens sur la Seine, haut lieu traditionnel des fêtes de la Mi Carême, vivent leurs dernières années. Ce n'est pas une disparition spontanée. Elle est voulue et planifiée par les autorités. Georges Montorgueil écrit en 1895 :
«Tradition appelée à disparaître. Il ne se concède plus de lavoirs nouveaux ; ceux existants mourront de vieillesse, sans le droit de prolonger, par des modifications confortatives, une existence plus que séculaire. La gaîté des rives y perdra quelque chose34, ...»
Georges Montorgueil note également, dans le même livre, que la Mi Carême  a cessé d'être fêtée sur les bateaux-lavoirs :
« Il n'est plus de Mi Carême pour ces laveuses, qui voient, indifférentes, défiler le cortège de leurs sœurs de la terre ferme.  [...]

Documents complémentaires
Histoire & Patrimoine des Rivières & Canaux : bateau-lavoir
Le bateau lavoir de Nogent-sur-Seine LES AMIS DE NOGENT-SUR-SEINE
Histoire et restauration des bateaux lavoirs de Laval - LES AMIS DE NOGENT-SUR-SEINE

 

 

Un bateau de blanchisseuses.
[Illustrations de La Grande ville. Nouveau tableau de Paris comique, critique et philosophique.] Paul de Kock, aut. du texte
- H. Emy, Honoré Daumier, Gavarni [et al.], dess. et grav. ;
 tome 1,
vue 57 p.126  Editeur : Maresq (Paris) 1844
Source : Bibliothèque nationale de France - Gallica

La lessive.1.Les jours de lessive…Les techniques de lavage  
La lessive.2.Culture du linge et innovations lessivielles
La lessive.3.Lavoirs, laveuses & lavandières
La lessive.4.Les blanchisseuses à Paris
La lessive.5.Les lavoirs parisiens - localisation et anecdotes
 retour : Les lavoirs de Fontaine-Fourches : cf page spécifique des édifices locaux  
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 - LE COUT DE LA VIE : les valeurs des monnaies
 
- TRADITIONS LOCALES :  La Fête de la Rosière
 - SPECIALITES REGIONALES :- horticoles : la rose de Provins
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