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DOCUMENTS

          HISTOIRE DES COMMUNES : LA MOTTE-TILLY
 
Tilly- La Motte-Gravoir. [ Château de La Motte-Tilly - Wikipédia]
  Le nom de La Motte-Tilly apparaît pour la première fois en 1369.
  Sans doute cette motte féodale, ouvrage de défense, occupait-elle l'emplacement de l'imposant château du Moyen Âge subsistant encore au XVIIIe siècle et qui, semble-t-il, protégeait un gué sur la Seine, situé à quelques centaines de mètres en contre-bas.
  Ce vieux château féodal entouré de douves (que l'on devine encore au sol) s'élevait au bord du fleuve, à l'extrémité du parc actuel. Il appartint aux seigneurs de Trainel, puis aux Raguier, aux d'Elbeyne* et aux Bournonville.
Au cours de l'année 1710, la seigneurie et les terres de La Motte-Tilly échoient par mariage, à la famille de Noailles. Louis XIV, en reconnaissance des services rendus par le Duc Maréchal Adrien Maurice de Noailles, érigera cette terre en comté.
En mauvais état, n'étant plus au goût du temps, la vieille forteresse féodale fut rasée et une partie des matériaux sera réemployée dans la construction du château actuel.  
*
[d'Elbène ou del Bene - ndr]   
 
A consulter : La famille d'ELBENE / DEL BENE
  
Histoire de la Maison Royale de France, et des grands officiers de la Couronne par Anselme de Sainte-Marie, Ange de Sainte-Rosalie 
Pierre des Essars, seigneur de la Motte de Tilly
& de Villerval en Artois, chevalier, conseiller, chambellan & maître d’hôtel du Roi, fut l’un des seigneurs qui passèrent en Ecosse au secours du Roi contre les Anglois & y demeura prisonnier en un combat donné en 1402. Etant revenu en France il s’attacha au duc de Bourgogne duquel il fut grand partisan & par sa faveur fut institué prevôt de Paris le 30 avril 1408, & pourvu au lieu de Guillaume de Melun, comte de Tancarville, par lettres du 21. juillet 1410. de la charge de Grand Bouteiller de France & de celle de premier Président lay en la chambre des Comptes qu’il resigna au mois d’ octobre suivant. Il fut en même-temps désapointé de celle de prévôt de Paris, en laquelle il fut rétabli le 22 septembre de l’année suivante, par autorité du duc de Guyenne & du conseil du Roi, dont le duc d’Orleans se plaignit ; cela n’empêcha pas qu’il ne fût institué souverain maître & reformateur des Eaux & Forêts de France, & souverain gouverneur des finances du Royaume, dont il se démit en 1412. moyennant une récompense de six mille livres qui furent levées sur le peuple. Outre ces dignitez  il étoit gouverneur de Nemours & de Cherbourg où il se retira ayant perdu les bonnes grâces du duc de Bourgogne pour s’être voulu attacher au Dauphin duc de Guyenne. II y demeura jusqu’au commencement de l’année 1413.qu’il revint secrètement à la Bastille, d’où il fut tiré par la faction des Bouchers (1411) & mis quelque temps prisonnier au Louvre & au Palais, où son procès lui fut fait, étant accusé d’avoir voulu enlever le Roi & le duc de Guyenne : il fut condamné à perdre la tête & exécuté aux Halles à Paris le samedi premier juillet 1413. Son corps fut porté à Montfaucon où quatre ans auparavant il avoit fait mettre celui de Jean de Montagu, grand maître de France. II en fut depuis tiré & porté en l’église des Mathurins, où il fut solennellement enterré. 
Le Religieux de Saint Denis dit, qu’il etoit homme fort emporté qui agissoit avec plus de chaleur & de précipitation que de jugement en tout ce qu’il executoit, qui s’embarassa dans les factions & s’engagea dans le périlleux maniement des finances du Royaume, se laissa aller à la passìon aveugle d’élever sa maison, ne pensa qu’à enrichir son frère & ses amis ;  & pour ce sujet il porta le duc de Bourgogne à exiger de l’ argent des peuples sous des titres colorez de reformation, d’emprunts de deniers & d’autres prétextes.
Un registre des plaidoiries du Parlement du 3. janvier 1415.fait mention des poursuites de sa veuve contre le procureur du Roi pour venger la mort de son mari & purger sa mémoire & porte qu’il convoita moult d’office, & fit tant qu’il fut Prevosl de Paris, Grand Bouteiller de France [...]

Charlotte de Dinteville née à Troyes le 28 février 1501 épousa Louis Raguier seigneur de la Motte-de-Tilly & d’Esternay, mort en 1532.
Jeanne Raguier, fille de Jean, Seigneur de la Motte de Tilly, & de Marie de Beauvarlet

Noblesse seconde et pouvoir en Champagne: aux XVIe et XVIIe siècles... Par Laurent Bourquin
Page 67  2. La crispation religieuse des réseaux

  En août 1568, le prince de Condé entreprend de passer avec ses troupes de Picardie en Bourgogne. Les Mémoires de Claude Haton, curé de Provins, nous renseignent sur les complicités dont le chef du parti protestant peut alors bénéficier dans la noblesse locale pour réaliser cette opération. La cheville ouvrière en est Jean Raguier, gentilhomme briard qui possède les seigneuries d'Esternay et La Motte-Tilly, à proximité des domaines champenois de la famille Condé. Sa conversion au protestantisme, qui semble s'effectuer aux alentours de 1550, est délicate à interpréter, faute de documents. Même si elle n'a aucun rapport avec les liens qu'il a tissés avec son puissant voisin, elle fait néanmoins de lui le principal agent condéen de cette région. Haton raconte ainsi que le prince « tira à Esternay, pour savoir du seigneur dudit lieu par où il et son train pourraient passer la rivière de Seine à gué ou bateaux, sans passer par les villes, portz et passages d'icelle, que le roy faisoit garder. Dudit Esternay, fut par le seigneur du lieu et les principaux de la cause conduit à Meel-sur-Seine, pour aller gangner le passage de laditte rivière au droict de son chasteau de La Motte, où il avoit faict préparer bateaux et nasselles pour passer ledit sieur prince et tout son train sûrement et sans danger » 25. Un fidèle client tel que Jean Raguier, sei­gneur d'Esternay, est ainsi très précieux pour un chef de parti comme Condé, dont le réseau champenois est bien moins étoffé que celui qu'il possède en Picardie. Grâce à ses appuis locaux, il lui facilite la tache en préparant les moyens nécessaires à son expédition ; grâce à sa connaissance du pays, il lui permet de conduire en toute sécurité ses troupes dans une région qu'il maîtrise mal. Haton ajoute que « s'estima fort honoré le sieur d'Esternay d'avoir, en la présence de ses subjeetz tant d'Esternay que dudit lieu de la Motte, receu en ses maisons ledit sieur prince de Condé, [...]

23. B.N. Fr. 15552 (305).
24. Les ennuis de Barbezieux ne s'arrêtent pas à ces marchandages, car il réclame en 1577 sa pension de 2 000 L. par an et divers arrérages pour un montant total de plus de 4 000 L. - des sommes que les receveurs généraux de Chûlons sont incapables, faute
d'argent, de lui régler. B.N. Fr. 15904 (425).
25. Claude Haton, Mémoires..., p.p. Félix Bourquelot, Paris, 1857. p. 538-539

.

p. 88   En 1567, un « sieur de Foissy » 110 obtient du roi une commission pour lever un régiment de dix ou douze compagnies de gens de pied. Chargé de la garde des villes de Bray, Nogent, Pont et Méry, il se hâte de placer des troupes dans les châteaux de son voisin Jean Raguier, seigneur d'Esternay, dont nous avons déjà vu qu'il était le plus efficace agent condéen dans cette partie de la province. Cette dernière mesure semble donc concorder parfaitement avec la logique des affrontements religieux, si ce n'est que Foissy, d'après Claude Haton, vouait à Raguier  une haine féroce depuis des années, à cause d'un lièvre que celui-ci avait poursuivi et pris sur ses terres...111 Du coup, les rapports entre les protagonistes de cette sombre affaire s'enveniment tout en faisant jouer de micro-solidarités propres au monde nobiliaire local : en représailles, les protestants incendient le château de La Bernière, qui appartient à Foissy, et lui volent des bestiaux. L'affrontement prend alors de telles dimensions que le pouvoir central, retrouvant pour un temps sa vocation d'arbitre, adresse un mandement à Foissy le 10 avril 1568, lui ordonnant de respecter la paix de Longjumeau 112. Celui-ci tente de se justifier en envoyant à Charles IX et Catherine de Médicis une lettre dans laquelle il accuse Raguier de lui avoir tendu une embuscade avec « divers gentilzhommes ses amys » qui se sont cachés « dedans des meulles de foing, où il eust esté facile audit Foissy de les tailler en pièces, s'il n'eust pensé offenser voz magestés » 113. Seule la mort des deux ennemis, survenue à quelques mois d'intervalle, permet enfin l'apaisement : Raguier meurt, selon Haton, au printemps 1569, « d'une fiebvre chaude qui le pressa, avec le regret d'avoir abandonné ses maisons, qui estoient demeurez à la miséricorde de Foissi » et ce dernier se fait tuer l'année suivante, au siège de Vézelay114. Pour le curé de Provins, il ne fait pas de doute que « s'il ne eust esté tué, quelque temps après la paix faicte ou devant, eust esté exécuté par justice, pour les grands reproches qu'on avoit faict au roy de sa personne et des gens de sa suitte... La dame et les enfans du feu seigneur d'Esternay, avec leurs subjeetz de La Motte et aultre part, eurent occasion de se plus resjouyr de sa mort que nulles aultres personnes, en espérance d'avoir trouvé la fin de leurs maux que leur avoit faict ce tiran ; lequel, à l'appétit de la haync qu'il avoit audit feu Esternay, leur faisoit manger et ruyner tous leurs biens par les soldatz de sa suitte, qu'il mettoit en garnison ès chasteaux et maisons dudit Esternay et qui se faisoient nourrir à tour par les habitans de ses subjects » 115.[...]

110.                 Je n'ai pu établir avec exactitude s'il s'agit du « capitaine Foyssy » dont Brantôme explique qu'il fut chevalier de l‘ordre au début des
années 1560 bien qu'il « eût esté autrefois pourvoyeur de M. de Nemours ».
op. cit., t. V, p. 92.
111.                 C. Haton. op. cit., p. 507.
112.                 B.N. Saint-Germain Harlay. 320 (151 r°).
113.                 B.N. Saint-Germain Harlay. 320 (317 r°).
114.                 C. Haton. op. cit. p. 556-557.
115.                 C. Haton. op. cit. p. 560-561.
 
 
Histoire générale illustrée des départements.... , Seine-et-Marne : histoire des communes, guerres, seigneuries, anciens monuments, églises, châteaux... / Maurice Pignard-Péguet,... -A. Gout (Orléans)-1911  
 "Au lieu dit la Motte, connu au xvr siècle, sous le nom de la Motte-Graval et appelé au XVIIIe Tilly [...] était, un fief seigneurial qui appartint à l'abbé Terray, frère du seigneur d'Athis et de Fontaine"
               
 
 Franck Gérard - Le château de La Motte-Tilly et les travaux de 1780
« Cet ensemble remarquable fut conçu pour l’abbé Joseph Marie Terray (1715-1778), alors conseiller-clerc au Parlement de Paris, « rapporteur des questions importantes » notamment avec la Cour (ce qui lui valait honneur et richesse), futur contrôleur général des finances de Louis  XV en 1769, et son frère Pierre Terray, nouveau propriétaire de la vicomté de Rosières, Procureur général à la Cour des Aides de Paris, maître des requêtes au Conseil.
Lorsqu’ils devinrent seigneurs de La Motte-Tilly en 1748, le vieux château fort était encore debout, entouré de douves et baignant pour ainsi dire dans la Seine. Ils choisirent de fixer leur nouvelle demeure sur les hauteurs dominant le fleuve. Dans un registre paroissial du village voisin de Courceroy, le curé relate qu’«en 1748 MM Terray de Rosiers ont acquit [sic] la terre de la Mothe Tilly, Courceroy, Gumery et Fontenay de M. le Maréchal de Noailles et en ont prit possession le 27 septembre. M. le Maréchal de Noailles a fait démolir toute la couverture du château de La Mothe sur la rivière de Seine avant que de vendre la terre. MM Terray de Rosiers acquéreurs de ladite terre ont continué la démolition et au printemps de 1754 ont fait jeter le plan d’un nouveau château sur la hauteur du chemin de Nogent auquel on a donné le nom du château de belle vue. La première pierre a été posé le 25 juin de la susdite année 1754 par Mme de Rosiers épouse de haut et puissant seigneur du lieu Procureur général à la Cour des aides ».
Leur décision de s’installer définitivement dans la région est liée à la disparition de leur oncle François Terray, ancien Premier médecin de la princesse Palatine, qui les éleva tous deux et était décédé six mois plus tôt en décembre 1753 : ils investirent ainsi l’héritage qui suivit. La Motte-Tilly devint leur château familial, une demeure destinée à faire connaître, de même que les somptueux hôtels particuliers qu’ils firent élever à Paris, leur exceptionnelle ascension sociale.
La réalisation des travaux semble avoir été confiée à un jeune architecte, François-Nicolas Lancret. Un plan retrouvé par hasard au château du Lude par le comte de Rohan-Chabot, descendant de Pierre Terray de Rosières, est légendé ainsi : « plan au rez-de-chaussée du château de La Motte Tilly qui se construit près de Nogent sur seine - F.N. Lancret arch. Jur. 1755 ».
La biographie de cet architecte comporte des zones d’ombre (2). Les trois seules œuvres que nous connaissions de lui sont situées en Champagne. Outre La Motte-Tilly (1754), il s’agit des anciens hôtels de ville de Châteauvillain (1780- » [...]
1) Franck Gérard,  Château de La Motte-Tilly, Moisenay, éd. Gaud, 1993.
(2) Henry Ronot , « Les œuvres de l’architecte F.N. Lancret », dans Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, séance du 7 décembre 1961.

La Motte-Tilly, château ou maison de plaisance...    [ Rose-Marie Chapalain. {La Vie en Champagne)]
Construit pour les frères Terray – de hauts fonctionnaires de l’administration de Louis XV – par un ancien élève de l’Académie royale d’Architecture, François Nicolas Lancret (1), le domaine de la Motte-Tilly fut bâti sur une courte période au milieu du XVIIIe siècle. Les composantes de ce domaine indiquent des innovations ou encore des changements dans les mœurs de ce siècle. Les documents d’archives, nombreux et variés, permettent de revisiter ce château champenois.
Petit historique
La première mention de la Motte-Tilly date du XIVe siècle (Motta Tilliaci) (2). Les documents d’archives montrent qu’il s’agissait d’une ancienne motte féodale. Comme on peut également le voir sur un plan du XVIIe  siècle ou encore sur le croquis de François-Nicolas Lancret (3), un vaste quadrilatère se situait au bord de la Seine et dans la continuité du village (4) : il devait protéger un gué sur la Seine (5). Ces deux sources situent le château sur les limites de son domaine. En 1757 cependant, l’architecte décide de faire détruire le donjon médiéval et d’ériger le nouveau château sur les hauteurs du domaine. L’accès à la route allant de Nogent-sur-Seine à Bray (6) est plus aisé. De plus, le plan montre une grande symétrie et une grande régularité dans la distribution des espaces. La disposition du château répond à des critères pratiques et esthétiques qui font écho aux traités d’architecture de Briseux et de Blondel.  [...]
 (1) Jean-Marie Perouse de Montclos, Les Prix de Rome. Concours de l’Académie royale d’architecture au 18e siècle, Paris, 1984.
 (2) Jean  Johannet, « Le château de la Motte-Tilly » dans Jardin des Arts, n° 57, juillet 1959.
 (3) Archives départementales de l’Aube (ADA) 144 J 874.
 (4) Franck Gérard « Le château de La Motte-Tilly et les travaux de 1780 », p. 9 de ce numéro de La Vie en Champagne.
 (5) cf. note 2.
 (6) ADA 3 P 6449 :le plan du cadastre napoléonien «route royale de Givet à Orléans» et sur le plan du domaine datant du XVIIIe siècle :« route de Nogent  à Bray »


                                                         La Motte-Tilly - cadastre napoléonien
 Un château jamais sorti de la famille Terray
   L’Hebdo du Vendredi Edition TROYES N° 28 du 29 mars au 4 avril 2013  page 5
  Un ouvrage de défense, de type motte féodale, a précédé le château médiéval dont il a subsisté des restes jusqu'au XVIIIe siècle. C'est à la place de cette vieille forteresse, en mauvais état et finalement rasée, que le château de La Motte-Tilly tel qu'on le connaît aujourd'hui a été construit à partir de 1754, sur des plans de l'architecte Lancret, sur commande des frères Terray, propriétaires des terres. L'un des deux, l'abbé Joseph Marie Terray, fut contrôleur des finances du roi Louis XV.
Résidence de campagne, rendez-vous de grandes chasses, le château a été occupé par les troupes cosaques en 1814, durant la Campagne de France. Vers 1910, un projet de restauration est engagé. Ils dureront jusque dans les années 60, au gré des retards, conséquences des guerres. Si la Première Guerre Mondiale s'est déroulée loin de La Motte-Tilly, la Seconde a vu les troupes allemandes occuper le château jusqu'à l'arrivée sur place de l'armée américaine, le 26 août 1944. Le château de La Motte-Tilly a été classé aux Monuments historiques juste après la guerre, en septembre 1946.
Le château est toujours resté, par descendance, dans la famille Terray, même si les noms, par mariage, ont changé. La dernière propriétaire privée a été Claire Clémence de Maillé, Princesse de Polignac suite à son mariage avec Charles Marie Henri de Polignac, dont elle divorce après trois ans de mariage. La Marquise de Maillé, qui a eu la douleur de perdre sa fille, unique héritière, en 1970, a alors décidé de léguer le château, le terrain et une importante dotation à la Caisse nationale des Monuments historiques (aujourd'hui le Centre des monuments nationaux), pour éviter la dispersion des biens mobiliers et immobiliers. Elle avait exprimé sa volonté que le château ne soit pas habité, mais visité, et resté meublé tel quel. La Marquise de Maillé disparut en 1972 Les premiers touristes ont visité le château en 1978.
     
 
 LA RENAISSANCE DU CHATEAU DES TERRAY          L’Hebdo du Vendredi Edition TROYES N° 28 du 29 mars au 4 avril 2013,  page 4
 « Après deux longues années de fermeture partielle et totale, la réouverture au château de La Motte-Tilly est le premier grand événement de l’année pour le Centre des Monuments Nationaux (CMN) », annonçait, heureux, Philippe Bélaval, président du CMN, lors d’une visite en avant-première, quelques jours avant la réouverture du domaine au public, prévue ce week-end. Ces travaux, essentiellement techniques, contribuent à la sauvegarde et la préservation du château et ont permis « une réelle amélioration du parcours de visite et rendu un éclat nouveau aux appartements » a t-il ajouté.

Situé à quelques kilomètres de Nogent-sur-Seine, et une heure de marche de la centrale nucléaire, le château légué à l'Etat par la marquise Aliette de Maillé dans les années 70, avait besoin d'un sacré lifting. Les travaux, menés par l'architecte en chef Eric Pallot, concernaient essentiellement les huisseries, menuiseries et réseaux électriques. « Il s'agit d'une restauration de fond en comble qui a porté sur les menuiseries extérieures et les huisseries du rez-de-chaussée aux combles.Ce sont des travaux importants mais indispensables car les menuiseries étaient très fatiguées ». Au total, ce sont 122 menuiseries qui ont «été restaurées sur les fenêtres, portes et portes-fenêtres. De même la sécurité a également été renforcée avec l’installation d’un système de video-surveillance.
Le chantier, dont le coût s'élève à 2,6 millions d'euros, financé par l'Etat, a été achevé en début d'année 2013. Il s'agissait ensuite de réinstaller à leur emplacement d'origine, choisis par la marquise, les 1130 objets de collections du château mis à l'abri des intempéries, nettoyés et dépoussiérés.
« Ce que la marquise de Maillé souhaitait le plus en faisant donation du château de La Motte Tilly au centre des Monuments nationaux, c'est le sentiment d'une présence palpable ». Dans son testament, l'historienne exigeait que le château soit ouvert aux visites, qu'il soit toujours fleuri comme il l'était de son vivant, et qu'il flotte tout simplement ce parfum de nostalgie de cet art de vivre à la française. « Après une période de sommeil, ce château doit retrouver sa place parmi les fleurons des monuments nationaux », assure Philippe Bélaval. L'objectif est atteint et le visiteur a l'impression de s'immiscer dans un lieu intime, vivant comme s'il était toujours habité.
  En entrant par la grande porte qui vous accueille dans un hall spacieux et volumineux, on découvre avec beaucoup de curiosité les 24 pièces, pour la plupart communicantes, du château de 1000 m2. Au rez-de-chaussée, sont situés les espaces communs : bureaux, salons, petits salons, salle de jeux pourvue d'un billard, salle à manger. La vaisselle d’époque trône toujours en place et le mobilier postérieur au 18e siècle est ici proscrit, telle était la volonté de la marquise, férue d'histoire et d'archéologie.
A l'étage du château, nous en apprenons un peu plus sur la vie de la marquise et de sa famille, les habitudes du comte Rohan-Chabot, des tranches de vie de ce passé de la Belle époque. « La marquise inspire beaucoup de respect. Ses parents s'étaient consacrés à la restauration extérieure du château. Elle, c'était l'intérieur et elle a mis au service de ce projet ses connaissances d'historienne et d'archéologie. Ce château, c'est aujourd'hui son œuvre. La marquise de Maillé avait même écrit des consignes pour les guides mais elle n'a certainement pas dévoilé tous les secrets », pense Aymeric Péniguet de Stoutz, administrateur du château de La Motte Tilly, mais aussi du château de Vincennes et de la chapelle  expiatoire à Paris. Ce passionné d'histoire et d'architecture espère bien retrouver les 12 000 visiteurs annuels qui venaient avant les travaux. Pour cela, des rendez-vous réguliers seront proposés par le CNM ou l'association Les amis du château de La Motte Tilly, « qui sont de vrais amis du château et qui apportent leur concours au dynamisme du monument, autour de partenaires forts et d'une politique culturelle locale importante, et qui s'intéressent à son patrimoine ».
  Le projet d'un musée Camille-Claudel à Nogent-sur-Seine, ne fait que renforcer les pistes de réflexions sur les différents parcours culturels possibles dans l'Aube, avec Essoyes, la Ville de Troyes et même la centrale nucléaire qui se visite. L‘attractivité du château reposera bien sûr sur la restauration du château mais aussi sur son parc paysager de 70 hectares niché dans ce domaine de 1000 hectares, surplombant la vallée de la Seine. D'ailleurs, le château de La Motte-Tilly a déjà été classé Jardin remarquable par le ministère de la Culture . « Il s'inscrit dans la mission de conservation des espèces naturelles et végétales », précise le président. Au même titre que le Mont-Saint-Michel, l'Arc de Triomphe ou le Palais du Tau à Reims, le château de La Motte Tilly fait partie des 96 monuments historiques répertoriés par le CNM et qui accueillent chaque année plus de 9 millions de visiteurs.
Géraldine Pion

 Relation d’un formidable ouragan survenu le vendredi 7 juin 1680 : sur son sillage, de Sens à  Villenauxe-la-Grande, en passant par Courceroy, La Motte-Tilly, Mesle, Le Plessis-Meriot, Sourdun, Villegruis, Montaiguillon, les effets furent extraordinaires et les dégâts considérables... Texte publié dans le Mercure galant de juillet 1680.

Extrait des pages 113 & 114 &115
  Il alla delà jusquà Bray sur Seine, où il ne fit de dégât qu’aux Tuiles & aux VÎtres du Côté du Nord, mais de telle sorte que tout y fut mis à jour. On estime ce degast à plus de soixante mille livres. Il passa ensuite à Coursaroy, qui est un très beau Village sur la Seine. Arbres ny Maisons, rien ne demeura debout. Il entraîna jusqu’aux hayes ; & l’église, quoy que bien bastie en fut renversée jusque dans les fondemens. Le Château de la Mothetilly, appartenant à Monsieur le Duc de Burnonville, se sentit de ce ravage. L’orage emporta la Couverture, brisa les Croisées 8 c abatit entierement une très belle Ferme qui estoit dans la Prairie, au delà de la Riviere. Toute la Haute fustaye, autres Bois & Bocqueteaux de ce Duc, furent arrachez, rompus, ou tors. C’est une perte de plus de vingt-cinq mille écus. Ce qui suit est surprenanr & presque incroyable. Deux Pescheurs peschant dans des Acrus de la Seine, qui sont d’un Village appellé Beaulieu, sortirent de leurs Bateaux, pour éviter la Nuée dont ils voyoient bien qu’ils allaient estre surpris. En mesme temps ils virent tomber dans l’eau quelque chose qu’ils ne purent distinguer ; & comme ce qui venoit de tomber se debattoit & tâchoit de gagner bord, ils y coururent avec les Lignes dont jls ont accoustumé de se servir pour pescher l’Anguille. Ils apperçeurent alors un Animal qui avoit la grosseur & la figure d’un Veau mais la queuë beaucoup plus longue. Ils trouverent moyen de l accrocher, & furent fort etonnez quand ils l’eurent attiré assez pres du bord, de le voir tout d’un coup s élancer en l’air jusqu’à plus de vingt pieds de haut & retomber ensuite dans le mesme endroit. Ces mesmes Pescheurs retournant à leurs Bateaux se trouverent attaquez d’ un tourbillon qui les renversa par terre ; & à leur veuë, leurs deux Bateaux surent enlevez en l’air par un autre tourbillon. L’un demeura sur le haut d une Maison à plus de mille pas de l’eau & l’autre fut porté dans les Bleds à plus de cinq cens pas au delà de Cette Maison. Les mesmes desordres furent veus à Mesle. C’estoit un tres-bon Village appartenant à Monsieur de Belloyer. Il n’en est reté que trois maisons.  [... ]

accès à la relation complète du phénomène :
                "ouragan survenu le vendredi 7 juin 1680..."

“La Vie en Champagne”  Revue culturelle trimestrielle consacrée à l'Histoire et au patrimoine de Champagne

  Fondée en 1953, la revue La Vie en Champagne est éditée par l’association "Champagne historique". Chaque trimestre, elle publie des articles variés consacrés à la Champagne sous tous ses aspects : histoire, patrimoine, arts, littérature, archéologie etc.
En quelque 48 pages, abondamment illustrées, le lecteur peut s’informer sur les recherches les plus récentes dans tous les domaines de la culture champenoise, ainsi que sur les expositions, les colloques et les ouvrages parus.
Constituée depuis 50 ans, la collection de La Vie en Champagne représente une véritable encyclopédie champenoise, comme en témoignent les nombreux numéros spéciaux sur tous les grands sujets : l'abbaye de Clairvaux, Chrétien de Troyes, les comtes de Champagne, Chaource, la  sculpture troyenne, Napoléon, la Campagne de France, Héloïse et Abelard.  
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