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La vie paroissiale 1 [à Thorigny-sur-Oreuse, autrefois]  
La vie paroissiale 2 [à Saint-Martin-sur-Oreuse, autrefois]
                                                                    
  I.LE GARDE DES RÉCOLTES
  II.LES MARGUILLIERS
  III.LES ASSEEURS (COLLECTEURS) DES TAILLES

  IV.L'ECOLE
  V.LA GARDE DU TROUPEAU
                                                                            
LA VIE PAROISSIALE A SAINT-MARTIN-SUR-OREUSE
                                                                                                                               
extraits de :< Ensemble paroissial Sergines - Thorigny >
  La vie communautaire de Saint-Martin-sur-Oreuse présente les aspects déjà rencontrés à Fleurigny et à Thorigny. Compte tenu des caractéristiques du terroir (existence de plusieurs hameaux et faiblesse des fonctions économiques du village principal), les services communs offerts aux habitants sont adaptés aux possibilités locales. Ces services’ sont abordés selon leur ordre d’apparition dans la documentation.

 I - LE GARDE DES RÉCOLTES
  Les moissons et les vendanges exigent, avant l’apparition du machinisme, de longues semaines de travail particulièrement pénible et fatigant Les gerbes restent en plein champ un certain temps, notamment pour permettre aux commis des détenteurs de dîmes, de procéder au comptage préalable à leur perception. Quant aux grappes de raisin, leur mûrissement est affaire de patience. Le ban de la vendange, c’est-à-dire la permission de procéder à la cueillette, est souvent accordé en dernière extrémité, pour permettre à de rares privilégiés d’écouler leur production avant les villageois, et de profiter des hauts prix de vente qui précèdent la mise en vente générale du vin nouveau. On pressent aisément que le respect des différents calendriers est fondamental. Sans lui, les privilèges ne trouvent pas à s’appliquer : le dîmeur est incapable de connaître l’état de la récolte, et le privilégié ne peut pas vendanger rapidement pour se positionner au meilleur moment sur le marché. Accessoirement, il s’agit de ne pas exposer les villageois à des risques disproportionnés de vol et de chapardage. Au XIIIe siècle, nous constatons la mise en place fréquente de gardes qui assurent la discipline des champs. Les paroissiens de Saint-Martin élisent un des leurs pour garder la moisson. En 1256, l’officiel de Sens prononce une sentence condamnant Anseau MOREAU, Jean MOREAU, Girard GODET, Oger fils de feu Chrétien GUIBERT, Mathieu PONIET, Robert "ALLERIUM", Jean "ALLERIUM » Henri, "BAROLI", Etienne gendre dudit Anseau, Anseau BEDIN et Jean CUYNON à payer à Félix MAUGARS garde des récoltes élu, une géline par arpent de terre et deux deniers par arpent de vigne. Ce mode de perception permet de supposer que MAUGARS gardait à la fois les moissons et les vendanges. Par la suite, nous ne trouvons plus de mention d’un tel garde.

 II - LES MARGUILLIERS
  L’existence d’une église paroissiale impose la nécessité de sa desserte par un curé et subséquemment qu’un petit groupe de paroissiens l’assiste pour les détails matériels du culte. Les marguilliers élus par l’assemblée des habitants assurent cette charge. Le statut d’habitant se confond avec celui de paroissien jusqu’au milieu du XVIe siècle, et plus généralement jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. On assistera alors à une situation paradoxale et dramatique. Des habitants hostiles à la vie religieuse (ou au catholicisme) tiendront les premiers rôles dans les assemblées paroissiales qui se tiendront à partir de 1789. Par leurs directives et leurs votes, ils engageront leurs co-paroissiens dans le schisme de la constitution civile du clergé. Le nombre de marguilliers varie en fonction de la taille de la paroisse, et semble avoir été relativement stable dans le temps. Thorigny dispose de trois marguilliers, et Fleurigny, de deux. A Saint-Martin nous ne trouvons qu’un unique marguillier, autant qu’à Vallières, annexe paroissiale de Fleurigny. Curieusement, en 1525/1526, on peut supposer l’existence de plusieurs marguilliers à St.-Martin. Les marguilliers de l’église versent, au Chapitre de Sens 6 sous 5 deniers pour des censives sises à St.-Martin. Le rédacteur de l’acte, originaire de Sens, a très bien pu commettre une erreur en utilisant le pluriel. En 1651, Benit BOURGOIN le jeune, demeurant à La Borde, seul marguillier de Saint-Martin, baille des terres dépendant d’une chapelle san-martinienne, conjointement avec le curé. Il est donc totalement associé à la vie matérielle de l’église du lieu.

 III - LES TAILLES

  Le grand impôt direct, laborieusement institué au cours de la Guerre de Cent Ans, se nomme la taille. Des fonctionnaires locaux, les élus (en l’espèce ceux de Sens), reçoivent de Paris, le montant global de la collecte à réaliser au sein de leur circonscription : l’élection. Les élus notifient à chaque paroisse le montant contributif estimé. Les habitants-paroissiens réunis en assemblée, élisent un ou plusieurs asséeurs des tailles. Ces collecteurs locaux ont pour mission de répartir la masse imposée par les élus de l’élection de Sens, sur chacun des foyers fiscaux, forts de la connaissance qu’ils ont des facultés, contributives de chacun. C’est alors que les privilégiés (au sens juridique), se font connaître, pour ne pas être enrôlés, c’est-à-dire enregistrés sur la liste des contribuables. L’assemblée, paroissiale tranche les cas douteux. La situation est beaucoup plus complexe qu’on est amené à le croire au vu de nos manuels d’histoire. Ici, des nobles authentiques et pauvres, sont incapables d’échapper à l’impôt, craignant de voir leurs maigres avoirs disparaître dans les frais de justice. Là, un docteur en médecine se prétend exempt du seul fait de son diplôme. Ailleurs ; un très vague serviteur du Roi argue de son statut de commensal pour échapper à la taille. Les contestations nées du refus de l’assemblée de décharger l’un des siens de l’impôt, sont ensuite portées devant l’élection qui combine ainsi des missions administratives et judiciaires. L’asséeur est responsable sur ses biens personnels du bon accomplissement de la mission. Certains se ruinent. Beaucoup cherchent à ménager leurs concitoyens. Rapidement renouvelés, les asséeurs ont vite fait de se retrouver dans la position de simples contribuables. Les sommes sont versées au receveur des tailles domicilié à Sens, dont les fonctions sont parmi les plus lucratives du temps. Elles sont donc assimilables sur ce point à nos actuels trésoriers payeurs généraux de département. En 1638, Jehan HARDY, charpentier à La Borde, est collecteur des tailles à Saint-Martin. Il s’associe alors avec Gilles VIARD, vigneron, aussi collecteur à Barrault. VIARD paiera à HARDY 36 livres et deux paires de grands poulets. Par ce moyen, le collecteur du village principal obtenait le concours des représentants des hameaux.

 IV - L’ECOLE

  Il est nécessaire de rappeler l’omniprésence d’écoles au sein des paroisses rurales sénonaises depuis le début du XVIe siècle, et de faire litière du poncif selon lequel la scolarisation date d’un siècle. La misère de la fin du règne de Louis XIV (†1715) a porté un rude coup au fonctionnement des écoles.
 Mais au milieu du XVIIIe siècle, celles qui avaient souffert rouvrent. Elles fermeront presque toutes pendant la Révolution. Sous la Restauration, la loi contraindra les communes à en rouvrir à leur frais. Elles seront alors trop heureuses de se décharger de leurs obligations sur les congrégations enseignantes, particulièrement peu exigeantes sur le plan des frais.
 A la fin du XIXe siècle, l’enracinement du régime imposera de nouvelles nécessités militantes. A Thorigny, une école fonctionne sans interruption jusqu’à la Révolution, depuis 1546 (au moins). A Fleurigny, on la connaît de 1659 à 1667. A Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes, on la suit depuis 1666. La source principale d’information étant constituée par les registres paroissiaux, il faut s’en remettre au hasard pour obtenir des mentions plus anciennes. Le très grand nombre de signatures sur les actes antérieurs constitue un bon indice de la fréquentation scolaire, majoritairement masculine. En 1714, Pierre GATEAU est maître d’école à Saint-Martin. En 1766, Laurent PAYEN y est recteur des écoles. Il est fils de Pregts-Jean PAYEN, charron à Villiers-Bonneux. Le 27 juin1787, les habitants de St-Martin achètent au vigneron Jean MAGET et à son épouse Marie-Jeanne DEBURE, une maison à Saint-Martin "pour la tenue des écoles et le logement du maître", pour 350 l. La maison est grevée de trois rentes, de 16, 25 et 25 livres. En 1791, Louis-Barthélémy PAYEN, recteur des petites écoles de St-Martin, fils de feu Louis PAYEN recteur des écoles de Saint-Martin et de Marie-Cécile HERMIER, époux de Marie-Anne BENARD, fille de Tiburce laboureur à La Chapelle. L’école rouvre sous l’Empire. Alexandre-Etienne , CARTAULT y est instituteur de 1812 à sa mort, survenue peu avant 1833. En 1893, son successeur est condamné pour violences envers le curé. Celui-ci avait arrêté les enfants qui sonnaient les cloches de l’église pour aller à l’école et avait été maîtrisé par l’instituteur. Il faut se rappeler qu’à l’époque, les congrégations enseignantes avaient été chassées de France pour laisser le champ libre aux "hussards de la République". Le curé n’avait pas apprécié qu’on se soit servi des cloches de l’église pour convoquer tous les enfants de l’école adverse.


 V - LE GARDE DES BETES
 
  L’importance des labours à Saint-Martin provoque celle de la jachère, et par voie de conséquence celle des vaines pâtures. Les propriétaires de labours ont l’obligation de tolérer le séjour des animaux des paroissiens lors des jachères. Cette mesure générale, qui ne tolère pas d’exceptions, a une importance sociale considérable : Elle permet et aux pauvres, dont les terres sont peu étendues, de disposer d’un petit élevage familial. Le troupeau est souvent confié à la garde de jeunes enfants, en priorité les filles qu’on se refuse d’envoyer à l’école. Les propriétaires fonciers sont loin d’admettre la liberté de vagabondage. La garde des troupeaux des particuliers est organisée, à l’instar de ce qui se passe dans le reste de la vallée de l’Oreuse. Fréquemment deux troupeaux sont créés. Celui des bêtes à cornes regroupe les bovins ; celui des bêtes à maille, les ovins (bêtes à laine) et caprins.   En 1727, Jean JANNET est garde des bêtes à laine de Saint-Martin. Il est difficile d’assurer que Pierre PAUDRAT, berger à Saint- Martin en 1765, ait été au service de la communauté. La commanderie de Launay a son propre berger : François BENARD en 1772.
 [...]
 Extraits de <SAINT-MARTIN-SUR-OREUSE> sur le site <Ensemble paroissial Sergines-Thorigny>
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